Projet d’attentat : l’école de l’Air de Salon, cible parmi tant d’autres
Les 5 suspects arrêtés en mai étaient candidats au départ, et avaient dans le viseur plusieurs sites militaires, dont l’école de l’Air de Salon
Lors de son audition devant la commission des Lois de l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi antiterroriste, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a égrené, mardi, une douzaine d’attentats déjoués en 2017, dont trois n’avaient jamais été rendus publics. L’un d’entre eux, selon ses dires, visait l’école de l’Air de Salon-de-Provence, située au coeur même de la base aérienne. Cette annonce a rapidement eu un fort retentissement à Salon et sa région (lire ci-dessous) où même les « huiles » de la ville n’avaient jamais entendu parler de cette opération…
Selon nos informations exclusives, ce sont cinq individus qui ont été interpellés le 2 mai dernier. Le coup de filet se serait déroulé entre la région lyonnaise, et les villes de Rouen (76) et Villeneuve d’Ascq (59). Ces suspects étaient considérés par le Renseignement intérieur comme des candidats au départ vers les théâtres de guerre, en Irak ou en Syrie. C’est d’ailleurs l’imminence de ce départ qui aurait déclenché leur arrestation.
Toujours selon nos sources, cela n’est que lors de leurs auditions que l’un d’eux aurait évoqué devant les enquêteurs les cibles potentielles du groupe, notamment des sites militaires, dont l’école de l’Air de Salon-de-Provence. « Mais ils en étaient vraiment au stade du projet, et avaient de multiples cibles potentielles. Il n’y avait, a priori, même pas eu de repérages près de la base de Salon mais sans l’action des services, leur projet aurait pu en effet prospérer », assure un proche de ces dossiers sensibles.
« Ce qu’il faut comprendre dans ces annonces ministérielles, c’est qu’on veut faire savoir qu’on neutralise, à divers degrès de préparation, des équipes de terroristes potentiels. Alors oui, ça crée de l’émoi quand on évoque des cibles, mais ces groupes ont toujours plusieurs cibles, plusieurs scénarios dans leur projet d’action », glissait mercredi un proche de ces dossiers sensibles. « Et plus on les serre en amont, plus leur projet est flou et leurs idées pas vraiment abouties », ajoutait un autre spécialiste de ces questions.
Romain Capdepon