PV anti-burkini : enquête après des menaces contre des policiers
Une enquête a été ouverte à Nice (Alpes-Maritimes) à la suite de menaces proférées sur les réseaux sociaux contre des policiers municipaux photographiés en train de verbaliser une baigneuse voilée sur une plage, a annoncé jeudi une source judiciaire. Des menaces prises au sérieux aprèsl’assassinat en juin d’un couple de policiers à Magnanville, dans les Yvelines, perpétré au nom du groupe Etat islamique.
Une série de photos publiée mercredi montrant des policiers municipaux enjoignant une musulmane à enlever son foulard et sa tunique sur une plage à Nice ont provoqué un vif débat et des dérapages sur les réseaux sociaux. L’enquête contre X porte sur des « menaces écrites » retrouvées dans des tweets et pour «outrage à personne détentrice de l’autorité publique ».
Des arrêtés municipaux
Les policiers, comparés à la Gestapo dans certains tweets, sont facilement identifiables sur les images réalisées pour l’agence Best Image et publiées non floutées dans la presse britannique. « En plus des photos, on peut mettre directement l’adresse des policiers, pour un égorgement plus rapide », s’indigne un post.
Les photos du contrôle mardi sur la Promenade à Nice ont relancé la polémique sur l’application des arrêtés municipaux d’une trentaine de communesinterdisant cet été les tenues sur les plages publiques ne respectant pas le principe de laïcité, et en particulier les maillots intégraux dits « burkinis ».
Peu de baigneuses en burkini
L’indignation en France et à l’étranger tient notamment à l’un des clichés où l’on voit la baigneuse faire le geste d’ôter sa tunique devant les policiers. Selon la mairie de Nice, elle ne s’est pas dévêtue, ni n’a été forcée à le faire. Elle venait de se baigner, selon la mairie, et a montré aux policiers qu’elle avait un maillot de bain sous sa tunique, portée sur un legging. Comme elle refusait de se baigner autrement, elle a été verbalisée, a ajouté la même source.
Très peu de baigneuses portent un burkini mais de nombreuses communes de la Côte d’Azur, gérées par la droite ou l’extrême droite, ont interdit ces tenues, estimant qu’elles constituent une provocation après la succession d’attentats islamistes en France depuis 2015.
Leparisien.fr avec AFP