Le phénomène des mineurs « radicalisés » est récent. Leur nombre, pris dans des procédures d’association de malfaiteurs terroriste par le parquet de Paris a triplé en moins de deux ans. Début septembre, 64 mineurs sont concernés, dont 57 sont mis en examen et 28 placés en détention provisoire. Des chiffres qui ne tiennent pas compte des dossiers déjà jugés.
Les quantités sont modestes, mais les condamnations dans les affaires liées au terrorisme sont plus lourdes et cela joue dans l’encombrement des établissements ou quartiers réservés aux adolescents. Le lycéen qui avait tenté, à l’âge de 15 ans, d’assassiner à la machette un professeur juif à Marseille a été condamné en mars à sept ans de prison ferme.
Autre facteur propre aux affaires de terrorisme, la détention provisoire. « On applique le principe de précaution, on met immédiatement en prison, et après on commence à travailler », explique un responsable du parquet de Paris. Ce n’est que dans un second temps, en fonction du profil du jeune, que des solutions du type contrôle judiciaire ou placement en centre éducatif fermé sont étudiées. De plus, la loi du 21 juillet 2016 a porté d’un à deux ans la durée maximale de détention provisoire des mineurs dans les procédures pour « terrorisme ». « Certains sont dans des actions tellement dangereuses qu’il y a une nécessité absolue de pouvoir les juger détenus », justifie Catherine Champrenault, procureure générale à la cour d’appel de Paris.
Dans la prison pour mineurs de Porcheville (Yvelines), la durée moyenne de détention a augmenté de 50 % en un an, passant de deux mois en 2015 à trois mois et huit jours en 2016. Pourtant l’établissement ne compte aujourd’hui que quatre prévenus « terro » sur 53 détenus. La règle est en tout cas de ne pas regrouper les mineurs radicalisés.
« La répression doit être utile »Deux structures expérimentales en Ile-de-France pour les cas de jeunes radicalisés les plus lourds sont testées…