En décembre dernier, le premier musée au monde consacré aux gardes champêtres a ouvert ses portes à Bargemon, dans le Var. Une entrée au musée pour cette profession inscrite dans l’imaginaire collectif, dont les effectifs, bien au-delà de 20.000 il y a quarante ans, dépassent aujourd’hui à peine la barre des 1.000 ( une douzaine dans le Cher), qui n’annonce pas, pour autant, la disparition de ce métier.
Des créations de postes
En témoignent, dans le département, plusieurs créations récentes de postes. Au printemps 2017, les communes de Baugy et Farges-en-Septaine se sont ainsi associées pour recruter un garde champêtre. La première, employeuse, ayant signé une convention de mutualisation avec la seconde pour une présence de deux demi-journées par semaine. Villequiers ayant pour sa part signé une convention pour une présence plus ponctuelle.
« L’équipe municipale était convaincue, au regard des compétences de la police rurale en termes de prévention et de sécurité, de la nécessité de recréer ce poste qui avait disparu fin 2000 »
« Dès le début du mandat, l’équipe municipale était convaincue, au regard des compétences de la police rurale en termes de prévention et de sécurité, de la nécessité de recréer ce poste qui avait disparu fin 2000 », avance Pierre Grosjean, maire de Baugy, qui confie avoir observé le cas de la commune voisine d’Avord, qui a fait le choix de conserver le poste.
Une formation à Amiens
À Baugy, le nouveau garde champêtre est une femme : Dominique Martin, gendarme retraitée ayant passé quinze ans dans la commune, et qui a misé sur la reconversion pour retrouver « davantage de proximité avec la population ». Pour devenir garde champêtre, elle a suivi une formation à Amiens (Somme), dont elle est sortie major de promotion il y a un mois.
Dans le Cher, ils sont une douzaine de gardes champêtres.
Un an plus tôt, dans le cursus de Montpellier (Hérault), un autre ex-gendarme du Cher, lui aussi en reconversion, avait terminé en tête du classement de sa promotion :Jean-Richard Penneroux, recruté àJouet-sur-l’Aubois pour prendre la suite d’une personnalité de la commune, André Haton, parti en retraite après 40 ans (« un mois et seize jours », précise-t-il) sur le terrain, et toujours vice-président de la fédération nationale des gardes champêtres.
« Avec 1.400 habitants, 1.732 hectares dont 622 de forêts, ce poste est indispensable »
Le maire de Jouet-sur-l’Aubois, Serge Laurent, le confie : il n’a jamais songé à supprimer ce poste, qui n’a jamais disparu dans la commune. « Avec 1.400 habitants, 1.732 hectares dont 622 de forêts, ce poste est indispensable ». Là aussi, le poste est partagé avec deux autres communes : Marseilles-lès-Aubigny et Cours-les-Barres, avec six heures hebdomadaires dans chacune d’elle. Depuis des années, des discussions ont lieu à l’échelle de l’intercommunalité en vue de la création d’une brigade. Mais l’idée, qui a toujours échoué sur la question des finances, reste dans les cartons.
Civisme, environnement, vigilance sur des pollutions ou dépôts sauvages, sécurité, sorties d’école, urbanisme, stationnement, conflits de voisinage…
Civisme, environnement, vigilance sur certaines pollutions ou dépôts sauvages, sécurité, sorties d’école, urbanisme, stationnement, conflits de voisinage : depuis des décennies, les compétences des gardes champêtres s’élargissent. Fin 2017, un décret a ainsi renforcé leurs compétences en matière de sécurité routière. Pour autant, souligne André Haton, la base du métier demeure : « Faire du lien, prêter attention aux personnes isolées ». Jean-Richard Penneroux voit là l’illustration de la « modernité du métier » : « La police de proximité, c’est notre quotidien ». « Et pour les maires, c’est un gain de temps et en expertise indéniable », note Alain Gougnot, maire de Farges-en-Septaine.