Qui doit courir après les chats errants ?
Chat errant repéré dans le quartier de Tivoli : un couple de chats errants non stérilisés peut engendrer une descendance de plus de 20.000 félins en quatre ans.
La Ville a signé une convention avec 30 Millions d’amis pour stériliser les chats errants. Mais qui fait quoi pour de bon, qui les capture ?
Les matous qui flânent dans les rues de la ville peuvent dormir tranquilles pour l’instant. En théorie, ils sont la cible de la campagne d’identification et de stérilisation validée par le conseil municipal le 7 avril. La Ville a passé une convention d’un an reconductible avec la Fondation 30 Millions d’amis en ce sens.
La raison : « Un couple de chats non stérilisés peut théoriquement engendrer une descendance de plus de 20.000 individus en quatre ans », est-il écrit dans ce texte. On y lit aussi que, parmi les obligations de la municipalité, la Ville « fera capturer les chats errants non identifiés… » et « fera procéder à leur stérilisation et à leur identification »avant de les relâcher sur le lieu de leur capture.
Oui mais qui s’en occupe ?
Qui finance tout cela ? C’est 30 Millions d’amis qui prend en charge les frais vétérinaires à hauteur de 80 euros pour une ovariectomie et tatouage (puçage) pour chaque femelle et de 60 € pour une castration et un tatouage pour chaque mâle. Soit moins que les tarifs pratiqués par les deux cliniques vétérinaires de la ville (entre 100 et 130 euros pour une femelle, entre 70 et 80 euros pour un mâle). Sur présentation des factures, la Fondation réglera directement les praticiens, la Ville ayant assuré qu’elle ferait travailler les deux cliniques. Les chats seront pucés au nom de 30 Millions d’amis. Dans nos colonnes (voir NR du mercredi 12 juillet), l’association Gamelles 37 se réjouissait que Loches se saisisse de ce problème. Et qu’elle était déjà sur le terrain pour effectuer ces captures. Ce qui a fait bondir Marie-José Larzillière, adhérente de 30 Millions d’amis. Cette Picarde, Lochoise depuis cinq ans, a à son actif la création d’un centre de sauvegarde pour animaux sauvages à Hirson (Aisne). Elle est à l’origine de cette convention avec la Ville, et estime que Gamelles 37 tire trop la couverture à elle. « Tout a démarré en février 2016 quand j’ai pris contact avec la Fondation pour travailler sur une convention Chats libres, raconte-t-elle. La convention a été signée avec la Mairie en avril dernier. Mais aujourd’hui, il n’y a aucun budget débloqué par la Ville ». Ce que lui a confirmé 30 Millions d’amis par courriel : « Rien n’est avancé de notre côté, aucun budget n’a été débloqué pour (la convention avec la mairie de Loches), car les éléments ne nous ont toujours pas été envoyés : lieu de capture de la population, date précise de début et de fin, et estimation du nombre de chats ». Pas d’argent donc pour l’instant. Marie-José Larzillière estime que cette population de chats errants pourrait avoisiner 95 individus sans propriétaires. Une bonne partie vivrait dans le quartier des Bas-Clos, selon elle.
Au final, qui doit capturer ces chats ? Dans les textes, il est écrit que c’est la ville de Loches, pas les particuliers. Lors du débat en conseil municipal le 7 avril dernier, le rôle était même attribué à la police municipale. Renseignements pris, il semble que les policiers municipaux ont d’autres chats à fouetter. Et s’en remettent aux bénévoles des associations.