Les rassemblements nocturnes se multiplient sur la placette de l’église Saint-Étienne, en bas des Lices, à Rennes. Les habitants n’en peuvent plus du bruit et réclament une action rapide de la ville.
« Les jeudis, vendredis et samedis soir, c’est l’enfer. » Les propos sont peut-être un peu exagérés, mais traduisent le ras-le-bol des riverains de la placette de l’église Saint-Étienne, en bas des Lices, à Rennes. Chaque fin de semaine, ils voient débarquer des groupes de fêtards en quête d’un endroit tranquille pour continuer leur soirée.
« Bruit et dégradations »
« C’est impossible de dormir. Au bruit s’ajoutent souvent des dégradations diverses ou des tentatives d’intrusion. On a été obligés de mettre la main à la poche pour sécuriser nos immeubles. Ça a coûté 60 000 € », s’agace l’un des représentants du syndic qui regroupe la plupart des immeubles entourant la place.
Pétition, lettre à la maire, courrier à l’élu de quartier, les démarches sont nombreuses depuis le mois d’octobre. « On nous renvoie toujours l’argument de la charte de la vie nocturne. Mais il s’agit tout simplement de faire appliquer la loi. »
Ce secteur du centre-ville de Rennes est à la frontière entre le centre historique et une partie résidentielle. Une sorte de zone tampon entre les places festives comme Sainte-Anne ou Saint-Michel et le canal.
L’élu comprend
Hubert Chardonnet, l’adjoint chargé de la sécurité, ne nie pas le problème. « Nous sommes très conscients qu’il y a un problème de nuisance qui est la conséquence du glissement des regroupements de la place des Lices vers le carrefour Jouaust. Il y a des étudiants, mais aussi des marginaux. » L’élu assure comprendre « que cela dérange une population plus résidentielle ».
Au-delà du constat partagé, que faire ? La directrice de quartier et la police nationale ont rencontré les représentants des syndics. Selon l’adjoint, plusieurs solutions ont été avancées. « Il y a la partie prévention et médiation qui est activée avec les équipes de Noz’ambules et l’intervention de la police municipale pour faire vider les bouteilles d’alcool. Il y a l’autre volet, celle de l’action de la police nationale qui a été sensibilisée sur les difficultés de cette placette. »
Un compromis pour des aménagements ?
Pour autant, les forces de l’ordre ne peuvent pas être présentes au même endroit toute une soirée. La Ville de Rennes réfléchit ainsi à proposer des aménagements. « Nous l’avons fait à d’autres endroits. Ça marche plutôt bien. Il nous faut entamer des négociations avec les copropriétés pour fermer certaines zones. »
Ce conflit sur l’usage de la place publique permet de refaire le point sur la vision de la municipalité. « Les jeunes sortent moins avec des soirées à domicile. Mais avec sa population étudiante, Rennes reste une ville festive. Nous n’avons pas envie d’être moralisateurs, explique Hubert Chardonnet, qui se réfère à la fameuse charte, faite de compromis entre ceux qui dorment, ceux qui sortent et ceux qui travaillent. »