Rentrée de Syrie avec ses trois enfants, une Française écrouée
Paris (AFP) – Une Française de 30 ans, partie en Syrie avec son compagnon et revenue en France mardi avec ses trois enfants, a été mise en examen samedi à Paris et écrouée, a appris l’AFP de sources judiciaire et proches du dossier.
La jeune femme avait été placée en garde à vue à son arrivée mardi soir à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle en provenance d’Istanbul, selon ces sources, dans le cadre d’une enquête préliminaire confiée par le parquet de Paris à la section antiterroriste de la brigade criminelle parisienne (SAT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Cette femme était accompagnée de trois enfants mineurs qui ont « été confiés à l’aide sociale à l’enfance et placés dans des familles d’accueil », selon une source proche du dossier.
Au terme de sa garde à vue samedi, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire et la jeune femme a été mise en examen par un juge antiterroriste pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », a précisé la source judiciaire. Cette qualification relève de la cour d’assises.
Selon BFMTV, qui a annoncé l’interpellation, cette Française est partie en 2013 en Egypte avec son mari, aujourd’hui présumé mort, et ses enfants, mais sa date de départ pour la Syrie est inconnue.
Selon les autorités françaises, environ 1.700 Français ont rejoint les zones jihadistes irako-syriennes depuis 2014. Jusqu’à 450 seraient morts, et un peu plus de 300 sont revenus en France.
Face à une opinion publique traumatisée par les attentats de 2015, perpétrés en partie par des jihadistes français revenus de Syrie, Paris fait montre d’une extrême prudence sur la question du retour de ses ressortissants. Les adultes font systématiquement l’objet de poursuites judiciaires.
En novembre, le président Emmanuel Macron avait défendu le principe d’une politique de retour au « cas par cas », notamment pour les femmes et les enfants.
Mais ces dernières semaines, le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises que les personnes arrêtées en Irak et Syrie devaient être jugées sur place autant que possible.
« Il appartient d’abord aux autorités locales de se prononcer », a ainsi écrit l’Elysée le 10 janvier à l’avocate d’une Française de 22 ans, détenue par les forces kurdes avec ses deux enfants et qui demande son transfert en France pour « répondre de ses actes ».
Dénonçant cette attitude de l’exécutif, des avocats de femmes et d’enfants de jihadistes français récemment capturés par les forces kurdes en Syrie ont déposé plainte contre les autorités françaises pour « détention arbitraire ».
bl-pta-nal-myl/blb/dar