Saint-Brieuc. Bientôt deux fois plus de caméras de vidéosurveillance ?
Les dix caméras de vidéosurveillance, installées dans le centre-ville de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) en 2010, ont fait leurs preuves depuis huit ans. Cela encourage la Ville a en installer de nouvelles dans les mois prochains.
Depuis 2010, dix caméras de vidéosurveillance scrutent les allées et venues des piétons sur la voie publique, dans le centre-ville de Saint-Brieuc.
À l’époque, ce déploiement avait suscité une levée de boucliers, de la Ligue des droits de l’homme, des Jeunes socialistes et d’élus de gauche, qui s’étaient opposés à l’installation de ces caméras en conseil municipal. « Ça y est, Big Brother est là », s’indignait même la serveuse d’un restaurant du centre-ville.
Des lieux déjà choisis
Depuis, la vidéosurveillance est entrée dans les mœurs. D’ailleurs, depuis 2011, le gouvernement et les décideurs locaux ont changé de langage. Le terme « vidéosurveillance » étant jugé trop péjoratif, ils parlent désormais de « vidéoprotection ». Et tout le monde s’y est habitué. Les caméras ont permis de résoudre des enquêtes, de faire « de la prévention » et de « dissuader » les personnes mal intentionnées, explique Sylvie Grondin, adjointe à la sécurité.
La police municipale contrôle dix caméras dans le centre-ville et une onzième devant La Citrouille, place Nina-Simone. Mais la Ville va étendre son réseau de vidéosurveillance en installant de nouvelles caméras dans les prochains mois. « On ne sait pas encore s’il y en aura cinq ou dix supplémentaires », indique l’élue.
Quelques lieux paraissent toutefois évidents aux élus, policiers et techniciens qui planchent sur le sujet : la place Du Guesclin, la gare SNCF, la gare urbaine (où se croisent les bus), le parc des Promenades et la place du 8-mai-1945. Rien que sur le tracé de la ligne Transport Est-Ouest (TEO), qui va voir le jour en 2019, il devrait y en avoir cinq.
La police nationale utilise les images
La collectivité envisage aussi d’en installer au sud de la gare, côté Robien, qui deviendra dans quelques mois le principal quartier d’accès à la gare pour les voyageurs qui viennent de l’extérieur de la ville. Ce déploiement est actuellement examiné en partenariat avec la police nationale, qui utilise les images.
L’étape suivante sera l’autorisation préfectorale. La Ville devra déposer son dossier, qui sera instruit. Les services de l’État sont particulièrement regardants sur les caméras qui sont installées sur la voie publique. La Ville de Saint-Brieuc s’est prémunie des atteintes à la vie privée à l’aide d’un logiciel. Dès que l’opérateur zoome trop, il déclenche un cache qui voile les fenêtres des appartements.
La vidéosurveillance à Saint-Brieuc, comment ça fonctionne ?
Pour optimiser l’usage de ses dix caméras, la police municipale de Saint-Brieuc s’est réorganisée en mai 2016. Un agent à temps plein scrute désormais en permanence les images au sein d’un centre de supervision urbain (un bureau au sein de la police municipale) et transmet ses observations par radio à ses collègues sur le terrain. Avec l’aide d’un joystick, il pilote les caméras, peut les faire pivoter et zoomer.
En dehors des heures d’ouverture de la police municipale, notamment le soir, c’est la police nationale qui prendre le relais en prenant la main sur les caméras.
Les images sont enregistrées sur un disque dur pendant vingt jours au sein des locaux de la police municipale. Si un délit est commis ou qu’une personne va porter plainte au commissariat, les enquêteurs peuvent accéder aux images avec une réquisition judiciaire. Cette demande peut être faite de jour comme de nuit au centre de supervision, où un policier spécialement formé est toujours d’astreinte.
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