Saint-Brieuc. Drogue et incivilités : des riverains excédés
Les riverains de la rue Jean-Jacques-Rousseau en ont assez. Depuis plusieurs mois, la quiétude de la rue est troublée par du trafic de drogue. Des habitants qui se plaignent également des incivilités causées parles jeunes attendant leur bus.
Les riverains et usagers de la rue Jean-Jacques-Rousseau n’en peuvent plus… Depuis plusieurs mois, cette rue résidentielle, à deux pas de l’hyper centre, a perdu de sa quiétude. La présence de la gare routière, rue du Combat-des-Trente, n’y est pas étrangère. « Les bus amènent des gens très bien, mais aussi d’autres personnes plus… », cet habitant, accompagné de sa femme, ne terminera pas sa phrase pour ne pas être désobligeant.
Ces personnes visées ne se déplacent pourtant pas en bus, mais en grosses voitures, immatriculées dans un autre département. Ils se stationnent rue Jean-Jacques-Rousseau, à quelques mètres des autobus, et surtout des jeunes qui attendent de rentrer chez eux. Tout proche de leurs potentiels clients.
Deal et bagarres
Des revendeurs de drogues selon les riverains, qui chaque jour et surtout aux heures de pointe, assistent à leur manège aux fenêtres des voitures ou dans les renfoncements de la rue. « Généralement, le véhicule est plein de jeunes. Ce ne sont plus des lycéens, mais des hommes d’une vingtaine d’années », explique cette femme qui travaille dans le secteur. Ça deale, mais ça se bagarre aussi. D’où ce sentiment d’insécurité ressenti par certains habitants.
« Parfois, les jeunes se mettent à courir et à se poursuivre. Ce sont des bandes de sept à huit personnes », explique ce trentenaire, propriétaire dans la rue. Un couple de voisins ajoute : « On ne sait pas pourquoi ils se battent d’ailleurs. Pour un territoire ? Lorsque ça arrive, on s’en occupe le moins possible, pour ne pas prendre de mauvais coups. Et éviter les ennuis ! Il est temps de faire quelque chose. » Un constat partagé par cette quadragénaire : « C’est la jungle cette rue. Si on laisse faire maintenant, qu’en sera-t-il d’ici cinq à dix ans ? »
Pourtant, la police municipale effectue des passages réguliers. « Les agents passent plusieurs fois par jour. Mais ils dressent des contraventions sur les véhicules stationnés », se désole la quadragénaire. Interrogée, Marie-Claire Diouron, maire de Saint-Brieuc, défend le travail réalisé par la police municipale : « Elle fait son travail. Lorsqu’elle constate des faits de trafic, elle travaille en lien avec la police nationale. J’ai toute confiance en leur travail commun. »
De petites incivilités à corriger
Autre souci : les jeunes, qui en attendant leur bus, squattent la rue : trottoirs, cours, porches, halls… « Ils ne sont pas désagréables, mais laissent quand même après eux leurs détritus », note le couple. Des riverains qui tempèrent leur propos : « Ils n’ont rien pour s’asseoir. En mettant quelques bancs rue du Combat-des-Trente, cela réglerait peut-être en partie le problème. » Restent les petites incivilités du quotidien, comme les crachats.
« Le matin ou en fin de journée, il y en a partout. Nous sommes obligés de slalomer pour ne pas marcher dedans », s’agacent ces deux jeunes femmes qui passent par là pour aller travailler. Et que dire des fonds de cour pris pour des toilettes publiques ! La maire, elle, relativise la situation : « S’il y a des groupes de jeunes qui se rassemblent, on ne peut pas y faire grand-chose. On ne va pas les empêcher de sortir. » Les riverains souhaiteraient, eux, que l’édile se déplace avec ses équipes, afin de constater les désagréments.
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