Les incivilités diminuent dans les bus de l’agglomération de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). C’est le résultat d’une augmentation des contrôles. Et d’une politique de sécurisation des bus par la police municipale qui fonctionne. La Ville et le réseau des Tub ont renouvelé leur partenariat.
Ces dernières semaines ont été chaudes dans les réseaux de transports en commun bretons. À Rennes et à Lorient, des bus ont été caillassés, des conducteurs agressés. Le réseau des Transports urbains briochins (Tub) n’a pas eu à déplorer de tels actes depuis longtemps. Hier, la Ville, l’Agglomération et Baie d’Armor Transport ont fait le point sur la convention qui lie la police municipale de Saint-Brieuc et le réseau des Tub.
Les policiers patrouillent dans les bus
Depuis 2015, on voit régulièrement des policiers monter dans les bus. Tout le monde se félicite de l’efficacité de cette coopération. Elle permet d’éviter de tels actes, mais aussi les petites incivilités du quotidien. « Quand les gens nous voient monter dans le bus, ils enlèvent les pieds du siège d’en face et retirent leur sac du siège d’à côté », explique Michel Le Méhauté, le référent transport urbain à la police municipale.
D’après les chiffres de Baie d’Armor Transport, qui gère le réseau Tub, les incivilités et agressions seraient passées de 72, entre octobre 2013 et septembre 2014, à 41, entre octobre 2016 et septembre 2017. « Le taux d’insécurité est minime par rapport aux autres réseaux », constate Yves Le Chanu, directeur des transports urbains.
Parmi les incivilités, on inclut les jeunes qui appuient sur le bouton rouge qui décompresse les portes. Ça a été le cas, récemment, à Ploufragan. Des apprentis du CFA, voulant rentrer plus vite dans le bus par les portes arrière afin d’avoir des places assises ont activé ce bouton. Le bus n’a pas pu repartir. « Cela pénalise tout le monde. Les auteurs ont été identifiés en lien avec l’établissement », indique Michel Petra, le chef de la sécurité du réseau.
Dans ce genre de cas, « la présence de la police municipale n’est pas neutre », poursuit Yves Le Chanu. Son rôle ? Faire de la prévention mais aussi sécuriser les contrôles lors d’opérations « coup de poing », les soirs de veille de vacances scolaires par exemple. Les policiers municipaux ont été formés pour procéder à des interventions et des interpellations dans ces véhicules exigus ou cela n’est pas évident.
Quand les bouchons agacent les passagers…
Dans les bus, les policiers municipaux trouvent parfois de la drogue, mais aussi des armes. L’an dernier, un couteau avait été dissimulé entre deux sièges par un homme qui avait peur de se faire fouiller. Mais ils sont aussi appelés lorsque des voitures stationnées bloquent les bus aux arrêts. Deux points noirs ont été observés : le boulevard Clemenceau et le quartier de Cesson.
Le nombre de contrôles est, lui, en augmentation. Avec un taux de 3,03 % (des voyageurs) en octobre 2017, c’est quasiment un point de plus qu’en octobre 2016. Le taux de fraude constatée est donc lui aussi en augmentation : de 0,69 à 0,86 %. « Pour avoir le taux de fraude réel, il faut multiplier par 5 ou 6 », explique le directeur. Les agents du réseau ont observé une petite dégradation du climat ambiant, ces derniers temps, avec les retards et les bouchons liés aux travaux. Dans ces cas-là, « les agents font moins de contrôles et plus d’orientation des voyageurs », poursuit le directeur.
Les conducteurs et les contrôleurs voient passer du monde. Leurs bus sont un peu le reflet la société. Exemple : ils ont pu noter que les élèves du collège Léonard-de Vinci sont d’une remarquable politesse avec le personnel. « Ils disent bonjour à chaque fois ! »