Le dispositif se répand dans la plupart des villes de France. À partir de lundi, les policiers municipaux de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) seront équipés de caméras sur leur uniforme.
C’est un petit boîtier noir disposé sur l’uniforme des policiers municipaux. Dès que l’agent appuie sur le bouton, il filme ! La Ville de Saint-Brieuc vient d’acquérir quatre de ces petites caméras-piétons pour équiper ses policiers. Dès lundi, ils pourront les utiliser « à titre expérimental jusqu’au 3 juin 2018 », indique Sylvie Grondin, adjointe à la sécurité. Le 5 octobre, le préfet a pris un arrêté pour autoriser « l’enregistrement audiovisuel des interventions des agents de police municipale à Saint-Brieuc ».
Une caméra par patrouille, 400 € l’unité
Ce dispositif était dans les tuyaux depuis un moment, les policiers municipaux briochins étaient demandeurs. La Ville a bouclé son dossier dans les clous pour obtenir une participation de l’Etat : chaque caméra coûte 400 €, la moitié restera à la charge de la collectivité.
« Les incivilités sont croissantes. Il s’agit d’un outil qui permet de la prévenir », poursuit Sylvie Grondin. Pas question de filmer pendant toutes les patrouilles, seulement quand le ton monte lors d’une discussion ou un contrôle. Le policier a l’obligation de prévenir la personne en face de lui avant d’appuyer sur le bouton. « Le fait de prévenir apaise déjà souvent les tensions », explique un policier municipal.
Saint-Brieuc sera dotée d’une caméra par patrouille. La Ville est loin d’être la première des Côtes-d’Armor à avoir adopté ce dispositif. Les villes de Paimpol et Loudéac se sont laissées séduire par les aides de l’Etat. Ainsi que la commune de Plédran, qui a équipé l’unique policier municipal de la commune. En Bretagne, Saint-Malo, Rennes et Vannes s’y sont également mis depuis quelques mois.
Bientôt d’autres caméras de vidéosurveillance ?
Outre le fait de prévenir les échanges tendus ou irrespectueux, les images peuvent également faire office de preuve en cas de poursuites judiciaires. « C’est aussi un outil de formation pour nous », poursuit ce policier. Les images peuvent servir aux agents pour apprendre à réagir à certains types de situation. Elles sont enregistrées dans le boîtier, puis stockées dans un disque dur dans les locaux de la police municipale en fin de journée.
Ces « caméras-piétons » ne sont donc pas reliées au centre de supervision urbain, ce lieu qui permet de visualiser en direct les dix caméras disposées un peu partout dans la Ville. La municipalité pourrait d’ailleurs investir dans des caméras de vidéosurveillance supplémentaires dans les prochains mois pour sécuriser notamment le parc des promenades et le futur Pôle d’échange multimodal (Pem) à la gare.