On ne peut pas se faire justice soi-même. C’est la leçon que retiendra peut-être Serge, un quinquagénaire qui réside à Saint-Gilles.
Mardi 12 septembre, après de multiples tensions avec un couple de voisin en raison d’une vitesse excessive dans le quartier, Serge (qui n’est pourtant pas un exemple pour s’être fait retirer le permis à deux reprises) décide de crever le pneu du camping-car de ses voisins. Évidemment, en raison des antécédents entre les deux parties, le couple comprend immédiatement que cette crevaison n’est pas le fruit du hasard. Furieuse, la jeune femme prend sa voiture et se poste devant chez Serge en klaxonnant sans relâche pendant une dizaine de minutes, jusqu’à ce qu’il sorte.
Seulement, quand Serge pointe le bout de son nez, c’est avec une arme… Un jouet en réalité, mais le couple de voisin l’ignore. Agacé, Serge tire un coup à proximité du visage de la femme qui panique et prend la fuite. Son compagnon en fait autant.
A la barre du tribunal correctionnel de Nîmes, la jeune femme revit la scène et fond en larmes. Pendant près d’une heure, les deux camps se rejettent respectivement la faute : pour Serge, c’est la jeune femme qui a porté un premier coup. Elle jure ne l’avoir jamais frappé. Le procureur, Stéphane Bertrand, ne cherche pas à connaître le fautif et encore moins à s’en mêler, il s’en tient aux faits. Il regrette l’attitude de Serge, dont le premier réflexe a été de sortir de chez lui armé, et demande entre 6 à 8 mois de prison avec sursis. Le tribunal part sur 3 mois avec une interdiction d’entrer en contact avec les victimes. Le prévenu devra enfin verser plusieurs centaines d’euros de dommages et intérêts à ses voisins.