Saint-Lô. La cohabitation se tend entre SDF et commerçants du marché

Sur Facebook, un sans domicile fixe établi à Saint-Lô (Manche) se dit chassé du centre-ville par la police municipale. Une version démentie par la municipalité qui évoque « un problème sanitaire » pour les commerçants du marché aux poissons.

« On me connaît sous le nom d’Abra et je suis SDF. Vous me voyez à côté de la Caisse d’épargne ou au marché aux poissons. » Sur une page Facebook créée spécialement pour lancer son message, Abraracourcix -un pseudonyme- accuse la municipalité de vouloir le chasser du centre-ville où il est établi depuis deux ans.

« Depuis un certain temps, la ville de Saint-Lô cherche à ce que je parte d’ici, chose qui n’arrivera pas. Je suis correct avec les gens et je ne cherche pas d’histoires », prévient-il. Son message a été partagé par plus de 700 personnes sur Facebook.

Selon Abra, la police municipale de Saint-Lô l’aurait verbalisé mardi 30 janvier 2018, « parce que j’ai laissé une gamelle à tremper au marché aux poissons, explique-t-il. Ils se sont permis de me dire de virer mes détritus alors que je ne laisse jamais rien à traîner ».

Une version démentie par la Ville de Saint-Lô qui parle d’un « problème d’hygiène et d’un risque sanitaire » et évoque « les commerçants qui se plaignent car il laisserait ses gamelles dans l’évier. Évier qui sert à nettoyer les poissons le jour de marché ».

Pas de verbalisation non plus selon la mairie, mais une « constatation et un rapport d’infraction » dressé par la police municipale appelée sur place. La Ville explique qu’elle cherche « des solutions d’hébergement pour ce SDF qui refuse pour le moment de se séparer de son chien. Nous poursuivons nos recherches », promet la municipalité de Saint-Lô. De leur côté, les policiers municipaux assurent rester en contact avec Abra.

Jusqu’à ce mardi, un arrangement était trouvé : Abra pouvait dormir à proximité du marché à condition de ramasser ses affaires le matin et faire place nette, avant l’arrivée des commerçants.

Source:: Saint-Lô. La cohabitation se tend entre SDF et commerçants du marché