Sécurité : le maire de Sevran veut fusionner polices nationale et municipale
Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, dans les colonnes du Figaro ce mercredi 15 août, a annoncé rétablir la « police de la sécurité du quotidien », une nouvelle version de la police de proximité, avant la fin de l’année 2017. Stéphane Gatignon, maire de Sevran en Seine-Saint-Denis, se réjouit de cette mesure. Mais nuance.
« Si on retrouve des effectifs de police qui sont présents sur le terrain, qui ont un vrai lien avec la population et qui permettent de combattre la petite délinquance(…), dans ce sens là, c’est une bonne chose. Mais il y a une différence entre les annonces et la réalité« , tempère-t-il au micro de RTL.
Une des critiques qu’il fait est largement partagée dans la classe politique. Il pointe du doigt le manque d’effectifs. « Quand j’ai été élu maire en 2001, il y a avait à Sevran entre 111 et 113 effectifs de police. Aujourd’hui, je pense qu’il y en a entre 80 et 85 ! Partout, les commissariats ont connu une baisse d’effectif », souligne-t-il.
« En France, la police est plus une force de répression »
Selon l’élu, la situation est critique. « On est dans une période où il y a une très forte tension dans nos territoires. Les rapports entre police et population n’ont jamais été aussi tendus et parfois délétères« , affirme-t-il. Une situation qui exige des réponses appropriées.
Le maire évoque d’abord les mentalités. « Le concept de police de proximité est très anglo-saxon(…). En France, la police est plus une force de répression que de régulation dans la ville. » Mais en plus de cette police de proximité promise par le ministre de l’Interieur , Stéphane Gatignon propose même d’aller plus loin et plaide pour un unique service de police. « Il faut ouvrir le débat, je suis pour une fusion des polices municipales et de la police nationale, ce qui permettrait d’avoir une vraie police territorialisée », lance-t-il au micro de RTL.