Jugée prometteuse, la première édition de Sécuvipol (contraction de sécurité ville police) en appelle une seconde, dans la même salle Saint-Éxupéry. Fixé au 27 février, le nouveau rendez-vous paraît très proche du précédent. La réalité n’est que temporaire parce que le salon, tenu une fois en octobre, va trouver sa place en début d’année. Une période où l’activité plutôt creuse laisse plus de liberté aux élus et aux professionnels de la sécurité pour se déplacer. Un détail à ne pas négliger, parce qu’ils sont la première cible de la manifestation qui garde sa dimension initiale Grand-Est. En revanche, le contenu va évoluer à la fois dans sa forme, les exposants passent d’une trentaine à 55, et sur le fond, avec une dimension sécurité civile. Une évolution dans l’air du temps, apparue après l’attentat contre Charlie Hebdo et a fortiori celui du Bataclan, qui a modifié les rapports entre secours et forces de l’ordre. Du concept à la pratique, il n’y aura qu’un pas à faire pour sortir du salon et assister à une « démonstration dynamique ». Les premières lignes du scénario prévoient qu’un individu agresse cinq personnes… Pour la suite et un traitement coordonné de la situation, avec une gradation des interventions de la police municipale, de la nationale, du Samu et des pompiers, il faudra faire un crochet par Woippy. Le secret d’une opération réussie tient à une vision pragmatique de la situation « pour intervenir le plus vite possible avec les moyens dont on dispose [sur le moment, ndlr]. On doit gagner du temps, et le temps, c’est des vies », résume le chef du pôle formation à la Direction départementale de la sécurité publique 57, le commandant Luc Brun. Il s’agit de « perturber le projet homicide » et bloquer l’auteur jusqu’à l’arrivée des spécialistes.
« On a toujours travaillé ensemble, mais chacun avec ses doctrines », avec ce désavantage de se découvrir sur le terrain, rappelle le lieutenant Pierre Kehrer, conseiller technique au Service départemental d’incendie et de secours ( Sdis ). « Aujourd’hui, tout est monté en amont, avec un commandement unique en fonction de la nature de l’intervention ». L’action est partagée entre les « menants » et les « concourants ». « Il n’y a pas de guerre des chefs », commente Pierre Kehrer. Pas de conflit d’ego non plus. Vécue comme une « révolution », « l’interopérabilité […] donne des résultats assez impressionnants », selon Luc Brun qui a eu à l’expérimenter lors d’exercices montés à Forbach.
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Les proportions seront peut-être susceptibles d’évoluer à l’avenir, mais, pour ce second Sécuvipol, la part commerciale consacrée à la sécurité civile est encore modeste au regard de la répartition des exposants par secteurs d’activité. Le secteur Protection civile-matériel incendie et secours représente 8 % des exposants. Un point au-dessus des spécialistes Drones et anti-drones et Habillement et protection. L’accent est plutôt mis sur les secteurs Matériel des forces de l’ordre et véhicules (23 %) et Armement et munitions (15 %).
« Un succès » qui avait dépassé les prévisions
L’organisation de la 2e édition surfe sur l’intérêt porté à la 1re , visitée par 500 personnes. Des membres de la fonction publique et des élus que les exposants ne pensaient pas voir si nombreux. « En une journée, ils avaient le Grand-Est sous les yeux », dit le chef de la police municipale de Woippy, Samuel Dechoux. L’opportunité d’un contact direct avec le client explique la progression du nombre de stands de 36 à 55.