Seine-et-Marne. Des drones pour lutter contre les rodéos sauvages ?
La ministre Jacqueline Gourault s’est rendue à Dammarie-lès-Lys, pour prendre la température après la mise en place de la loi pour lutter contre les rodéos. Etat des lieux.
Sitôt la nouvelle loi appliquée, la ministre est venue prendre le pouls sur le terrain. Jacqueline Gourault,ministre auprès du ministre de l’Intérieur est venue à Dammarie-lès-Lys, mercredi 1er août, pour rencontrer élus et policiers concernant la question des rodéos et conduites inadaptées en milieux urbains.
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Drame à St-Augustin
La présentation s’est déroulée au collège Politzer de Dammarie-lès-Lys, au cœur de la plaine du Lys, un quartier concerné par ces rodéos et dont certains habitants avaient interpellé la députée Aude Luquet en août dernier. En Seine-et-Marne, le phénomène est bien connu et conduit parfois à des drames. Au mois de juin, une octogénaire est décédée après qu’elle a été renversée par un jeune homme qui conduisait une moto non-homologuée.
Depuis la fin du mois de juillet, une nouvelle loi est appliquée contre ce phénomène des rodéos urbains. Une manière de caractériser ces délits. « Avant cette loi, la situation pouvait être confuse, explique Christian Hirsoil, le patron de la police seine-et-marnaise. Cette loi permet de cerner ce phénomène : les roues arrières, les conduites sans casque et les risques qu’ils font encourir aux riverains. »
Les contrevenants encourent jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende si les faits sont commis avec deux facteurs aggravants (sans permis, en réunion, sous stupéfiants), comme l’avait proposé la députée Aude Luquet (MoDem). Un arsenal législatif pour endiguer un phénomène qui prend de l’ampleur : 2192 appels à la police recensés en 2017 contre déjà 1374 pour les 6 premiers mois de 2018.
Côté accident, les statistiques sont aussi à la hausse dans le département avec 10 faits recensés en 2017 et déjà 13 de janvier à juin 2018. En matière de réponse des policiers sur le terrain, la question est sensible. « Le message est de ne pas engager de poursuite, sauf cas grave, mais plutôt d’identifier pour interpeller après », poursuit le directeur de la sécurité publique.
Mises en fourrière
Sur le terrain, les policiers multiplient les contrôles, notamment dans les parties communes et enchaînent les découvertes et confiscations. Cinquante et une mise en fourrière ont été réalisées en Seine-et-Marne depuis le début de l’année. Dans l’agglomération Melun Val de Seine, le phénomène est récurrent.
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Au mois de janvier, un enfant de 6 ans a été percuté par une moto au square Couperin, dans le quartier Montaigu, à Melun. Plus récemment, un individu a été héliporté après avoir perdu le contrôle de son scooter qui avait percuté un arbre. « Pas question de rajouter du danger sur la voie publique ou de céder aux provocations mais cette loi permet d’avoir un cadre concret », a détaillé Christian Hirsoil.
« Beaucoup d’habitants se plaignent de ces rodéos et se demandent que fait la police, a indiqué un policier de Dammarie-lès-Lys. Pas question de répondre aux provocations, nous avons maintenant une suite à donner. » Cette loi « permet aux policiers de ne plus faire de bricolage », a lancé Jacqueline Gourault.
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La parlementaire Aude Luquet et Louis Vogel, le président de l’agglomération Melun Val de Seine ont également évoqué l’idée de créer un centre de supervison urbain (CSU) à l’échelle intercommunale pour la surveillance des caméras et l’identification. « De véritables outils qualitatifs permettant de développer la vidéo surveillance avec pertinence entre différentes communes », a souligné la députée. Et Louis Vogel d’abonder : « La délinquance ne s’arrête pas aux frontières des villes. »
Parmi les autres pistes évoquées par le commissaire Hirsoil, des survols de drones « pour capter des images des rodéos. Un outil déjà employé en matière de sécurité routière. » Et la ministre de compléter : « Ces drones pourraient être un équipement supplémentaire, nous devons nous servir de toutes les technologies et ils peuvent être un outil efficace. »