Elles sont chauffeur poids lourd, policière municipale, bibliothécaire, maître-nageur… A l’occasion de la Journée internationale des femmes, le professionnalisme féminin est mis à l’honneur à travers une exposition de 35 portraits d’agents de la Ville de Mulhouse et de m2A, jusqu’au 24 mars à la Cour des Chaînes. Coup de projecteur.

CATHERINE BRUZZESE, FEMME DE CHALLENGES

12h45. Catherine Bruzzese, cheveux au vent, débarque tout sourire au QG de la Pupa en tenue de ville. Très exactement 30 mn plus tard, on la retrouve tout d’orange vêtue, prête à grimper dans son camion. Catherine Bruzzese est la seule femme chauffeur de camion de collecte des ordures ménagères sur Mulhouse et son agglomération. Et pourtant, rien ne la prédisposait à embrasser une telle carrière lors de ses 20 ans, son BTS de comptabilité en poche.

« Je me suis très vite aperçue que le travail dans un bureau, ça n’était pas pour moi. »

Ouvrière spécialisée en Allemagne, ambulancière, aide-soignante…., le parcours de Catherine n’a rien d’un long fleuve tranquille. « J’ai toujours aimé les challenges ! » Un état d’esprit qui l’amènera à passer son permis poids-lourd et exercer dans le transport régional, puis de rejoindre la Pupa en 2015 après une courte parenthèse comme conductrice de transports en commun.

« Aujourd’hui, je me sens vraiment bien dans ce métier. A chaque jour, je partage une nouvelle feuille de route avec mes deux équipiers ripeurs. C’est un vrai travail en commun. En ramassant les ordures ménagères, on fait un vrai travail unique, on est au contact et au service des citoyens. Le service public prend tout son sens. »

Sa vraie fierté ! « Moi, je vous le dis, Catherine est une femme de caractère », lance un de ses collègues en traversant la salle de pause. « Pas faux, concède l’intéressée, mère de « trois grands enfants » : « Mais je sais rester à ma place. Lors de mon arrivée à la Pupa, j’ai été discrète, c’est ma nature : j’ai observé, écouté, analysé. Dans mon travail, je suis là pour progresser au quotidien et me remettre toujours en question. » La marque des bons !

LAURENCE P., JAMAIS SANS GINNY !

Laurence P. préfère d’évidence l’ombre à la lumière. Voilà pourtant près de deux décennies qu’elle a choisi un métier particulièrement exposé : celui de policière municipale.

« Depuis petite, j’ai toujours aimé l’uniforme. Pourtant je ne suis pas issue d’une famille de policiers, ça ne s’explique pas », confie-t-elle.

En poste depuis 15 ans à la Police municipale de Mulhouse après avoir fait ses premières armes du côté de Beauvais, puis de Montbéliard et de Sochaux, Laurence fait partie depuis trois ans du cercle très restreint des maîtres-chiens. « J’avais envie d’un nouveau challenge, j’ai donc fait une formation de quatre semaines pour devenir maître-chien avec Ginny, mon berger allemand. Nous formons un parfait binôme. » Chaque jour, cette quadra quadrille la ville, notamment les parcs publics et le centre-ville, pour des missions de prévention mais aussi pour prêter main forte aux collègues lorsque la situation l’exige.

« Je fais un vrai métier de contact avec la population, je me sens utile. »

Et que fait une policière municipale lors de ses jours de battement ? « Je coupe totalement pour replonger dans ma vie privée », une bulle nécessaire qu’elle partage avec son mari, lui aussi policier municipal. Changerait-elle de profession ? Pour rien au monde. « Je fais exactement ce que je voulais comme métier, je m’y sens bien et maintenant que mon fidèle compagnon Ginny a 6 ans, j’élève tout doucement Malko, chiot de deux mois, pour la relève. » Il y aurait comme de la suite dans les idées chez Laurence P.

Textes : Marc-Antoine Vallori – Photos :  Marie Nussbauer