SNPM : Interview de Mr JOFRE paru dans Directmatin le 23 janvier 2015
« Petite précision, le syndicat sera reçu lundi par Mr Caseneuve et non par Mr Valls »
J.-Marc Jofre, du Syndicat des policiers municipaux (SNPM), rencontrera Manuel Valls lundi prochain.
«La délinquance est moindre quand les municipaux sont armés, comme à Nice ou Cannes.»
Si la police municipale niçoise est l’une des mieux équipées de France, certaines ne sont toujours pas autorisées à être armées. Jean-Marc Jofre, secrétaire général du Syndicat national des policiers municipaux (SNPM), entend réparer ce déséquilibre. Des représentants de son syndicat seront reçus par le Premier ministre, Manuel Vals, lundi prochain, lors d’une réunion sur la situation des polices municipales.
Qu’attendez-vous de l’Etat ?
S’il estime que nous sommes la troisième force de sécurité en France, il faut que nous ayons les moyens adaptés. Nous ne demandons pas des chars blindés, seulement le strict minimum : la reconnaissance dans notre statut. Aujourd’hui, nous ne sommes considérés que comme des fonctionnaires territoriaux. Chaque maire fait ce qu’il veut avec sa police et nous sommes tournés en dérision – même si nous sommes les primointervenants. Ou on nous reconnaît, ou on nous retire l’uniforme. L’armement des agents doit être obligatoire et systématique. Dans les villes où c’est le cas, comme à Nice ou Cannes, on note que la délinquance est moindre. Il faut savoir que le collègue de la policière tuée le 8 janvier à Montrouge n’était pas armé, il a pris son pistolet à elle pour se défendre. Sans quoi il y aurait eu deux morts. Le fait d’être armé n’empêchera pas qu’on nous tire dessus. Jamais. Mais c’est dissuasif. La grogne monte au sein de la police municipale : nous avions les mêmes revendications en 1980 !
Quel est l’état d’esprit actuel des policiers municipaux ?
Il ne faut pas dériver vers une psychose, mais il est certain qu’il y a un effet de mode. A chacune de nos interventions,
on entend des «Allah Akbar», des provocations, des jurons sur le Coran. Et tout ceci a un effet pervers : cela angoisse
les collègues. Cela remonte les jeunes dans les cités. Quand j’entends des maires de petites communes affirmer qu’ils ne sont pas en danger, je me dis qu’ils sont complètement inconscients. Nous ne pouvons jamais prévoir quel type de danger nous allons rencontrer en intervention. Il n’y a pas un jour sans qu’un policier ne coure un risque.
Que pensez-vous du renforcement de la coopération entre les polices ?
Il existe déjà un lien fort entre les acteurs de terrain. La logique est simple : plus il y a de bleu, mieux c’est. Dans les interventions, nous sommes à parts égales face au danger. Il n’y a aucune différence entre nous. A la retraite, pourtant, nous gagnons 900 euros par mois alors qu’un policier national en touche 2 000. Moi, je ne vois pas l’intérêt des patrouilles mixtes : c’est encore un moyen d’être chapeautés. Si les autorités estiment que nous sommes en danger, que nous avons besoin d’être protégés par d’autres policiers, autant nous retirer. •
source : http://kiosque.directmatin.fr/Kiosque.aspx?edition=NP&date=20150123
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