Si pour les 45.000 étudiants nancéiens le jeudi c’est fête, pour de nombreux habitants du cœur de ville, c’est la crainte de se réveiller avec la gueule de bois. Ce vendredi matin, les riverains de la cathédrale ont pu le vérifier à leurs dépens. « Rue Saint-Georges et rue Montesquieu, de nombreuses portes d’immeubles ont été taguées », nous écrit Jérôme. C’est effectivement le cas au 67 et au 62 rue Saint-Georges. C’est encore le cas au 6, 8 (N.D.L.R : la porte a été nettoyée dans la journée) et au 10 de la rue Montesquieu. Dans cette rue, le tagueur s’est bien déchaîné. Il ne s’est pas attaqué qu’aux seules portes. Il s’en est pris à des fenêtres, des façades d’immeubles et même aux tuyaux d’évacuation des eaux de pluie. Partout, il a peint des « PEF », contraction de « Peut être fous » également tagué dans les deux rues. Évidemment, personne n’a succombé au délire artistique de l’auteur de ces gribouillages nocturnes. Certains disent d’ailleurs avoir alerté la mairie de Nancy. Leur mécontentement fait écho à la détresse d’une habitante du Colonel-Fabien (notre édition du 5 octobre) qui n’en peut plus du bruit occasionné par le restaurant qui tourne à plein régime sous ses fenêtres. Oui, « beaucoup de personnes n’en peuvent plus, d’autres déménagent… Et pas forcément des vieux acariâtres », plaide Jérôme. Bref, la question mérite un vrai débat. Et parmi les éléments dont il est important de mettre sur la table il y a les fameuses « happy-hours ».
« Vous n’avez qu’à déménager »
Pour ceux qui n’ont jamais mis un pied dans un bar, l’expression signifie que pendant une heure, toutes les consommations sont à moitié prix. Les « happy-hours » cartonnent le jeudi soir dans le secteur de la cathédrale. L’affluence est telle, certains soirs que pour contenir tous les clients qui peuplent, la journée, les bancs de la faculté et des écoles d’ingé, « la mairie installe des barrières pour éviter un débordement sur la voie du tram ». En plus des tags de ce jeudi, les riverains signalent aussi de nombreux bris de verre de bouteille qui ont « été ramassés dès le début de matinée par les services techniques », confient-ils. Martine est excédée. « Ce matin, il y avait encore plusieurs vomis dans la rue de la Primatiale et des odeurs d’urines partout rue Montesquieu. Ce n’est pas agréable quand on se rend au travail » peste-t-elle. Une habitante du quartier confie être allée voir, il y a quelque temps, le patron d’un établissement pour qu’il demande à sa clientèle d’être moins bruyante. « Il m’a répondu : vous n’avez qu’à déménager. Mais cela fait 50 ans que j’habite ici et lui, il a son bar depuis seulement 2 ans ». Elle ajoute avoir appelé « 50.000 fois la mairie, 50.000 fois la police municipale et 50.000 fois la police. Mais rien ne change ».