Dans un entretien publié lundi par le Parisien, Henda Ayari, victime présumée de Tariq Ramadan, se confie. Le théologien suisse est visé par une enquête à Paris pour « viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort », et fait l’objet de plaintes de deux femmes, dont Henda Ayari, qui dénoncent des faits similaires.
L’ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque, Henda Ayari avait raconté dans un livre sa rencontre avec Tariq Ramadan dans un livre mais sans le nommer. « C’est la campagne #BalanceTonPorc qui m’a poussée à dévoiler son nom », explique la jeune femme dans le quotidien, où elle raconte qu’elle était « sous l’emprise mentale » de Tariq Ramadan et que celui-ci l’avait « menacée de représailles » ou de « s’en prendre à ses enfants ».
« Dénonciation calomnieuse »
Vilipendée sur les réseaux sociaux par les partisans de l’intellectuel islamiste qui lui reprochent de s’attaquer à l’Islam, la jeune femme dit être « fière » d’être « une musulmane qui respecte les lois de la République » et refuse de se « taire parce que Tariq Ramadan utilise l’islam pour assouvir ses pulsions sexuelles ».
L’avocat de Tariq Ramadan a annoncé avoir porté plainte lundi dernier pour « dénonciation calomnieuse » et celui-ci a affirmé qu’une « nouvelle plainte sera déposée dans les prochains jours ».
Comportements violents
Selon Libération qui consacre un papier à l’affaire « d’autres témoignages (mais qui n’avaient pas filtré) étaient parvenus, selon les intéressés, à l’essayiste Caroline Fourest et au journaliste Ian Hamel, basé en Suisse, auteurs l’un et l’autre de livres d’enquête sur le théologien. Ils faisaient état de comportements violents de la part de Ramadan ». Pour sa part, le théologien suisse a dénoncé samedi sur sa page Facebook une « campagne de calomnie » enclenchée par ses « ennemis de toujours ».
Tariq Ramadan, 55 ans, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, bénéficie d’une forte popularité dans les milieux musulmans conservateurs. Il est aussi très contesté, notamment dans les sphères laïques, qui voient en lui le tenant d’un islam politique.