Son permis annulé pour homicide, il repart… en voiture
Condamné en juin dernier pour homicide involontaire après avoir percuté une moto, à Capdenac, dont la conductrice est décédée suite à son refus de priorité, R. K. est venu remettre son permis de conduire à la préfecture puisque le tribunal de Cahors avait prononcé son annulation. Mais comme il ne voulait pas laisser son véhicule dans la rue, il est reparti au volant de sa voiture en commettant aussitôt un excès de vitesse dans une zone de centre-ville limitée à 30 km/h. Une infraction qui a provoqué sa comparution immédiate, hier, au tribunal correctionnel de Rodez où le président, Denys Goumont, n’a pas mâché ses mots. «Vous présentez un danger sur la route. Vous écopez d’une condamnation sévère de 18 mois de prison, avec sursis intégral, pour avoir causé un accident mortel et la première chose que vous faites c’est de reprendre votre voiture et de commettre un excès de vitesse». Cet employé d’une entreprise de ravalement compte aussi 3 mentions en 3 ans, sur son casier judiciaire, notamment pour violence et conduite en état d’ivresse, ce qui ne plaide pas pour lui si son avocat souligne son «état d’esprit d’obéissance, sans provocation, respectueux de la décision de justice».
«Plus droit à l’erreur»
Le procureur de la République, Yves Delpérié surenchérit : «Vous avez commis l’irréparable en ne respectant pas un Cédez le passage et en provoquant un accident mortel. Et vous continuez à ne pas respecter le Code de la route. On ne peut pas accepter ce type de comportement, il faut une sanction rapide et sévère». Hier, le tribunal l’a reconnu «coupable» et a prononcé la peine de 4 mois de prison ferme auxquels s’ajoute la révocation de 4 mois de sursis de sa peine précédente, mais aussi confiscation de son véhicule, obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière et une amende de 150 €. «Vous n’avez plus droit à l’erreur, sinon vous partirez en prison pour une durée qui sera longue», prévient Denys Goumont.
Mais aussi…
Incendiaire : 2 ans de prison Une main aux fesses
C’était dans l’après-midi le tour d’un incendiaire de comparaître à la barre du tribunal. I. G en veut beaucoup à son propriétaire et n’a rien trouvé de mieux pour exprimer sa «haine» et sa «rancœur «que d’incendier ses biens à Réquista. Hangar, véhicule, poulailler, sous-sol d’appartement, tout ça rien qu’en deux mois. «Vous avez un problème avec le feu ?» interroge le président Goumont. Il semble qu’il ait aussi un problème avec l’alcool car à chaque fois ses méfaits sont commis en état d’ivresse. S’il reste muet à la barre, en revanche lors de son audition il était plus disert. «J’en ai marre qu’il me baise la gueule» aurait-il déclaré. Plus sérieusement, son avocate, Me Gosset, explique que son propriétaire n’exécute pas les travaux nécessaires dans son appartement et «ne veut même pas lui installer une boîte aux lettres ni un compteur électrique. Un non-respect de l’individu». Pour elle, I. G. est en pleine dépression, «on lui a diagnostiqué un cancer la semaine dernière». Il est vrai que cet homme de 57 ans suit un traitement à l’hôpital à Sainte-Marie. Mais les médecins ne décèlent pas chez lui de «troubles pathologiques du raisonnement». Il est donc considéré comme responsable de ses actes devant la justice. «Vous avez mis le feu volontairement, vous devez assumer», s’enflamme Me Aoust pour les victimes. «C’est extrêmement dangereux d’allumer un incendie, ce sont des faits extrêmement graves», ajoute le procureur de la République. Le tribunal le condamne à 2 ans de prison dont 1 avec sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans, justification de soins et remboursement des victimes.
J. R. reconnaît sa pulsion qui fait qu’un jour, en raccompagnant l’aide sociale à l’enfance qui vient s’occupe à son domicile de son fils, il se colle à elle, l’enlace fortement par la taille et lui met la main aux fesses. «Je la trouvais jolie». La jeune femme lui demande immédiatement de cesser ses gestes déplacés. Il obtempère et présente des excuses aussitôt, «des regrets authentiques», selon son avocate, mais le mal est fait et cette professionnelle ne reviendra plus ce qui sanctionnera indirectement son fils qui depuis a été placé en institut spécialisé. Elle se fera même accompagner ultérieurement par une autre personne pour continuer son travail. Même si les faits n’ont duré que quelques secondes, «Elle est choquée, elle a peur», souligne son avocat. J. R. se dit «anti-viol» mais indique pratiquer le «mélangisme» ce qui interroge le président du tribunal. néanmoins les psychiatres ne définissent pas ce travailleur handicapé comme dangereux. Mais le procureur de la République fait observer qu’«il ne sait pas maîtriser ses pulsions». Le tribunal le condamne à 1 mois de prison avec sursis.