Souriez, vous êtes filmés !
Le dispositif de vidéoprotection de Thann est opérationnel depuis hier. Dix-neuf caméras, réparties sur 14 sites, surveillent désormais les entrées et sorties de ville ainsi que certains sites stratégiques.
Le dispositif de vidéoprotection a été présenté mardi dans les locaux de la police municipale par Charles Vetter, adjoint à la sécurité, le maire Romain Luttringer, Dominique Cautillo, chef de la police municipale en présence de l’adjudant-chef David Boll, représentant la gendarmerie (de d. à g.). Photo L’Alsace/ Vincent Voegtlin
Depuis quelque temps, d’étranges boîtiers gris fleurissent à Thann, aux abords de la RN66 et dans différents sites, suscitant l’inquiétude des automobilistes : ces boîtiers ne seraient-ils pas des radars automatiques installés subrepticement pour les piéger ?
Eh bien non, que les automobilistes se rassurent (mais conduisent prudemment tout de même) : ces boîtiers cachent les caméras du nouveau dispositif de vidéoprotection de Thann, opérationnel depuis hier. L’installation de ce dispositif était l’une des principales promesses de campagne du maire Romain Luttringer. Il lui aura fallu trois ans pour la concrétiser. Le temps d’abord de mener à bien les travaux nécessaires pour la transmission des images. Contrairement à Cernay, Thann n’a pas pu utiliser d’antenne en raison de la géographie de la ville et de l’impossibilité d’utiliser la collégiale, monument historique, pour poser l’installation de transmission. Il a donc fallu installer la fibre optique, sans devoir pour autant éventrer la plupart des rues. Le temps aussi d’attendre que l’État délivre la notification de subvention : le coût des travaux, d’un montant global de 312 000 €, est en effet financé à hauteur de 40 % par l’État. La commune de Vieux-Thann, qui doit intégrer le dispositif de vidéoprotection pour assurer une continuité Thann-Vieux-Thann-Cernay, attend toujours cette notification.
Les images conservées 15 jours
Tout est prêt et, désormais, 19 caméras, réparties sur 14 sites, surveillent les entrées et sorties de Thann ainsi que les endroits stratégiques de la cité. Il y a deux types de caméras, celles qui filment en plan large et celles qui lisent les plaques d’immatriculation. Les images aboutissent dans un CSU (Centre de surveillance urbain) installé dans le bureau du chef de la police, Dominique Cautillo, sur un écran escamotable. Le public accueilli au poste de police ne pourra donc pas les voir.
Sauf exception, comme un événement particulier (la Crémation des trois sapins par exemple), leurs images ne seront pas regardées en direct. Mais elles seront conservées pendant 15 jours et pourront être visionnées en cas de besoin. « Le but n’est pas de “fliquer” la population, mais d’élucider des crimes et délits , explique l’adjudant-chef David Boll, de la gendarmerie. Le dispositif est strictement encadré par la CNIL (Commission nationale informatique et liberté). Les images ne pourront être visionnées par la gendarmerie que suite à une réquisition judiciaire délivrée au maire après un dépôt de plainte. Dans le cas par exemple d’un véhicule fracturé, d’une agression sur la voie publique, d’un délit de fuite… Ces caméras sont un très bon outil pour nous. »
Lutter contre les incivilités
Le maire de Thann compte aussi sur l’aspect dissuasif des caméras. « C’est malheureux de devoir en arriver là , regrette Romain Luttringer, m ais ces derniers temps, on a constaté une forte hausse de la délinquance et des incivilités. À certains endroits, l’arrosage automatique a été arraché, des fleurs ont été volées et certains sont même partis avec des jardinières complètes ! Désormais, ces choses-là ne resteront plus impunies. À Cernay, l’installation des caméras a fait fortement reculer les incivilités… »
Un voleur averti en vaut deux… Des panonceaux annonçant la présence du dispositif de vidéoprotection viennent d’ailleurs d’être installés aux entrées de ville.
Autres caméras qui ont déjà fait disparaître les incivilités, les caméras-piétons portées par les agents de la police municipale. Thann a été ville test pour ces caméras et le résultat est si concluant que la municipalité souhaite les pérenniser. « C’est une garantie aussi bien pour le citoyen que pour l’agent » souligne le maire.
À ceux qui le soupçonneraient de vouloir multiplier les PV pour renflouer les caisses de la ville, le maire de Thann répond que c’est totalement faux, et pour cause : « Les villes de moins de 10 000 habitants ne perçoivent pas le montant des PV. » Romain Luttringer milite même pour la transformation en feu clignotant du feu rouge situé sur le passage à niveau 22, sur la RN66, ainsi que la suppression du radar de feux qui flashe parfois des automobilistes innocents.
Source:: Souriez, vous êtes filmés !