Stains : après l’agression au marteau, élèves et professeurs du lycée Utrillo inquiets par l’escalade de violence
La tension n’est pas redescendue à Stains, depuis l’agression au marteau d’un jeune élève sur le parvis de lycée Marcel Utrillo, le 12 mars. Les affrontements sont devenus quasi-quotidiens entre bandes rivales, ce qui inquiète élèves et personnel de l’établissement, qui demandent plus de soutien.
Stains, France
Sur le parvis du lycée, les élèves évitent de se regrouper, depuis l’agression du lundi 12 mars. Vers 10 heures, sur le parvis de l’établissement, un élève de 1ère se fait encercler par plusieurs adolescents, qui le frappent. L’un d’eux lui assène plusieurs coups de marteau dans le crâne. L’agression a choqué élèves et enseignants. Le jeune garçon a été hospitalisé, mais selon les enseignants, il va « de mieux en mieux ».
« Les surveillants ont clairement vu des machettes »
« On a eu très peur », lâche Rania, qui avoue ne pas être allée en cours le lendemain. « Quand on sort du lycée, on n’est pas tranquille. On voit du monde, et on se demande ce qu’il va se passer », ajoute-t-elle. Une professeur raconte qu’elle a donné cours, une flaque de sang devant sa salle.
Suite à l’agression, des équipes mobiles de sécurité ont été appelées pour venir sur place, mais elles sont reparties vers 16h30 lundi. En fin de journée, vers 17h45, des nouveaux affrontements, en représailles, ont éclaté : « 1.200 élèves étaient sur le parvis. Des surveillants ont clairement vu des machettes. On a entendu trois tirs de pistolet, il y avait de la gazeuse partout… Une scène de panique ! » raconte Nadia Marzouk, conseillère principale d’éducation.
Les assistants d’éducation se sont exposés, ont pris des risques pour mettre les élèves en sécurité, mais personne du rectorat s’est déplacé !
La réponse de l’institution est « en-dessous de nos attentes » pour le personnel de l’établissement. Une cellule psychologique a été mise en place mercredi, durant une journée. « Pas au bon moment » pour certains : 65 élèves et un adulte ont été entendus. « Le 93, c’est un département abandonné ! », selon Sabrina Mahfoufi, professeur du lycée.
Le Rectorat de Créteil se dit « préoccupé »
De son côté, le rectorat de Créteil se dit « préoccupé par la situation » et assure mettre les moyens nécessaires en place pour apaiser les tensions. Les équipes mobiles de sécurité étaient présentes ce vendredi en milieu de journée. Mais pour le personnel du lycée, c’est la goutte de trop. Ils sont appelés à se mettre en grève dès lundi 19 mars, à l’appel du syndicat SUD et du collectif 93, comme tous les établissements de Seine Saint-Denis.
Une grève reconductible pour toute la semaine, dans les lycées, collèges mais aussi écoles primaires du département. Les personnels d’éducation dénoncent une école inégalitaire avec la mise en place de Parcours Sup, mais aussi le manque de moyens dans les établissements du département.