Les affiches en 4 x 3 qui se multiplieront à partir de janvier dans l’Agglo de Périgueux vantant la facilité de « parquer » sa voiture à Périgueux arriveront-elles à faire évoluer une opinion largement répandue qui veut que stationner dans la ville préfecture ressemble à l’enfer sur Terre ? La capitale périgourdine doit, en tout cas, faire œuvre de pédagogie pour rappeler inlassablement qu’elle dispose d’environ 13 000 places gratuites, 1 600 en parking souterrain, 320 en enclos et 600 en voirie. Autre défi : expliquer la réforme du stationnement payant applicable au 1er janvier 2018. À cette date, la Ville aura la gestion totale du secteur. Revue de détail de ce qui va changer.
1. Une amende de 15 euros si elle est payée sous cinq jours
La loi de modernisation de l’action publique dépénalise le stationnement. Chaque commune a donc été obligée de fixer le tarif de l’amende (appelée désormais redevance ou forfait post-stationnement) en cas de non-paiement ou de dépassement d’horaire. À Périgueux, cette somme atteindra 15 euros (moins que les 17 euros actuels) si l’on s’en acquitte dans les cinq jours. Si ce n’est pas le cas, elle sera de 35 euros.
2. Des tarifs horaires en légère augmentation
Le temps maximum autorisé en voirie passe de 2 heures à 2 h 30 car, à partir du 1er janvier, les vingt premières minutes seront gratuites alors qu’elles coûtent aujourd’hui 30 centimes d’euros. La prise d’un ticket avec la mention de la plaque minéralogique sera tout de même obligatoire pour en bénéficier. En revanche, le prix du stationnement horaire en voirie augmente légèrement. Pour une heure de stationnement, il faudra s’acquitter d’1,20 € contre 1 euro actuellement. Deux heures reviendront à 2,40 € contre 2 euros aujourd’hui. À noter que les nouveaux horodateurs, installés depuis quelques jours, acceptent désormais les paiements par carte bancaire (avec ou sans contact) ou via un smartphone.
3. De nouvelles habitudes à prendre selon les usages
Périgueux a commencé à revoir totalement son plan de stationnement, notamment pour encourager la rotation. Les zones bleues ont fleuri ces derniers mois dans le centre-ville et même dans certains quartiers. Certaines, par exemple à proximité des commerces, sont désormais limitées à 15 minutes. Les autres vont jusqu’à un maximum d’1 h 30. Pour des courses rapides, la municipalité engage les automobilistes à utiliser les places en voirie (zones bleues ou autres où les vingt premières minutes sont gratuites). Pour des emplettes plus longues, la Ville voudrait diriger les visiteurs vers les parkings souterrains qui, rappelle-t-elle, offrent 35 minutes de stationnement gratuit et proposent des tarifs jugés « attractifs ». À noter que se garer en voirie reste gratuit entre 12 et 14 heures, le soir après 18 h 30, les samedis après-midi, les dimanches et les jours fériés. On peut se procurer un disque bleu à la mairie (1,50 €) ou dans certaines grandes surfaces, voire chez des garagistes.
4. Un investissement pas forcément rentable
À partir du 1er janvier, une personne sera embauchée au sein de la police municipale pour traiter les contestations de procès-verbaux liés au stationnement. La Ville a acheté un nouveau logiciel pour réaliser cette procédure. « Avant, nous récupérions une partie des sommes versées dans les 11 000 verbalisations (en moyenne, 22 euros sur les 35 euros demandés pour stationnement gênant). Mais, avec une amende à 15 euros,nous pensons perdre un peu d’argent même si c’est difficile à quantifier », observe Laurent Mossion, premier adjoint à Périgueux.
5. La réflexion va se poursuivre en 2018
La problématique du stationnement ne sera pas résolue au début de l’année. Périgueux prévoit encore d’y travailler dans une « stratégie plus globale ». « Nous voulons intégrer les quartiers sous tension la journée ou le soir comme la place Faidherbe, par exemple », relève Laurent Mossion. La « rationalisation » se poursuivra donc. La Ville sera accompagnée dans cette réflexion par un cabinet spécialisé.