Les amendes de stationnement pleuvent en centre-ville depuis le début de l’année. Cela ne signifie pas que les automobilistes sénonais se montrent plus indisciplinés qu’auparavant. Juste que les contrôles effectués par les agents de surveillance de la voie publique (ASVP) ont été plus nombreux. L’une des conséquences du renforcement des effectifs de la police municipale depuis 2016.
Des agents verbalisateurs plus nombreux
Si l’on compare les chiffres de la verbalisation depuis le retour aux affaires de Marie-Louise Fort (LR), le résultat est implacable. Ils témoignent de la volonté « assumée » de la municipalité de « fluidifier le stationnement en centre-ville » et de « faire respecter la loi ». Entre 2016 et 2017, les amendes de stationnement ont été quasiment multipliées par trois, passant de 3.793 à 11.269. Précisons que sur la même période, l’équipe d’ASVP est passée de trois à cinq agents. Dans le détail, les amendes en zone payante ont progressé de 179 % et de 215 % en zone bleue. À l’inverse, en 2015, avec des effectifs réduits à deux agents, le nombre total de contraventions avait chuté de 76,9 % par rapport à 2014.
Ces statistiques renforcent non seulement le ressenti d’une sévérité accrue chez les Sénonais, mais elles entretiennent aussi l’impression d’un acharnement chez les personnes verbalisées.
« Je suis allée chercher un billet de train à la gare, cela m’a pris à peine dix minutes. Suffisant pour prendre une prune de 17 euros. Déjà que le train n’est pas donné, mais là c’en est trop. Vivre à Sens commence à coûter cher »
SYLVIE (Sens)
Certains automobilistes reconnaissent avoir changé leurs (mauvaises) habitudes. Non sans mal. « On essaie de se garer là où il n’y a pas de risques. Parfois en vain. Cela réclame de marcher un peu plus », observe Maryvonne (Sens). D’autres s’adaptent comme Jacky, un habitant de Vernoy : « Quand je viens faire un tour au marché, j’essaie de trouver une place en zone bleue, mais ça n’a rien de simple. Et la police n’est jamais bien loin. » Ou se résignent à mettre la main au porte-monnaie. « Je me gare un peu partout en centre-ville. Je mets mon disque en zone bleue mais laisse parfois filer l’heure. Du coup, je prends plusieurs PV dans l’année. Et cela s’est accéléré ces derniers temps », explique Halil (Sens).
Les visiteurs plaident parfois la méconnaissance des règles de stationnement en zone bleue, à l’image de ce couple parisien, Chantal et Jean-Marc, croisé sur le parking Garibaldi : « Nous nous sommes fait verbaliser chacun notre tour, à une semaine d’intervalle, sur ce parking où il n’est pas indiqué qu’on a le droit à deux heures gratuites, à condition de mettre un disque. C’est pourtant un système intéressant quand on veut se balader en centre-ville. »
« Les automobilistes doivent faire preuve de civisme »
De son côté, la municipalité, invoque la nécessité de faire respecter la réglementation. Et rappelle que « Sens compte plus de 2.500 emplacements pour les voitures dont seulement 296 sont payants ».
« Si l’on veut libérer le stationnement en centre-ville et faire que la rotation des voitures profite au commerce local, il convient à chaque automobiliste de faire preuve de civisme »
MARIE-LOUISE FORT (Maire (LR) de Sens)
La maire de Sens souligne que « l’augmentation des effectifs de la police municipale est une promesse de campagne, répondant à l’attente d’une majorité de Sénonais ».
Elle précise enfin que « [notre] volonté n’est nullement d’abonder les caisses de la Ville qui perçoit de la part de l’État moins de 45 % des recettes tirées des contraventions. Notre souci est la sécurisation des rues, demande émanant notamment des commerçants, et une égalité de traitement d’un quartier à l’autre en matière de stationnement ».
Franck Morales
Antoine Compigne
Emmanuel Gougeon
sens.yr@centrefrance.com