Téléphone, écouteurs : les cyclistes toulousains dans le collimateur de la police
Les cyclistes qui roulent en téléphonant ou avec des écouteurs sur les oreilles ne sont pas rares dans les rues de Toulouse. Un phénomène que la police municipale tente d’endiguer.
À Toulouse, en ces premiers jours de septembre ensoleillés, les cyclistes sont légion… et leurs écouteurs aussi. «Il m’arrive de prendre un appel de temps en temps, quand c’est urgent, avoue Cédric, croisé hier place Jeanne d’Arc. Mais en général je ralentis, ou je m’arrête.»
«Les cyclistes, cela devient une préoccupation, témoigne pour sa part Stéphane*, un policier municipal, car ils sont de plus en plus nombreux à certains carrefours stratégiques, comme le Pont Neuf, Jeanne d’Arc, Jean-Jaurès. Ce n’est pas notre préoccupation première, mais il arrive que nous en interpellions quand la situation est clairement dangereuse.»
Premiers contrevenants : les automobilistes
«Le taux de verbalisation reste assez marginal, confirme l’un de ses supérieurs, notamment parce que le relevé d’identité peut être difficile. Un cycliste n’a pas l’obligation d’avoir une pièce d’identité sur lui… En revanche, nous essayons de faire de la pédagogie.»
Il y a quelques jours, Stéphane a ainsi fait stopper une jeune fille qui roulait à vive allure avec un magnifique casque audio blanc sur les oreilles. «Ces casques sont très isolants, ils coupent totalement le cycliste de son environnement. Je lui ai expliqué que pour rester en alerte par rapport aux autres véhicules, il était important de ne pas porter ce type de casque.» La jeune fille a enlevé son casque, et sa bonne attitude lui a évité l’amende de 135 €…
«Il est franchement difficile de s’opposer à une telle interdiction, convient Sébastien Bosvieux, de l’association «2 Pieds 2 Roues», qui milite pour les piétons et cyclistes en ville. Moi-même, j’ai déjà essayé, et j’étais vraiment mal à l’aise avec de la musique sur les oreilles.» La préfecture et la police nationale, qui organisent régulièrement des opérations de prévention et de verbalisation sur les feux rouges grillés par les cyclistes, envisagent une opération de sensibilisation sur les dangers du portable et du casque sur les oreilles. En convenant toutefois que les principaux contrevenants à cette interdiction restent les automobilistes…
*le prénom a été changé
Le chiffre : 135 €
d’amende > pour port d’écouteurs ou téléphone à vélo. Depuis 2015, le port d’écouteurs ou le téléphone est interdit à vélo. Aucun point ne peut être retiré sur le permis du cycliste, mais il peut recevoir une amende de 135 €.
Qu’est-ce qui est autorisé ?
Que ce soit en voiture, à vélo, à moto, en scooter, il est strictement interdit d’avoir un téléphone en main, d’utiliser des oreillettes avec fil ou connectées en Bluetooth. Les seuls dispositifs autorisés sont les dispositifs Bluetooth intégrés au véhicule, qui ne nécessitent pas d’avoir un casque ou une oreillette sur les oreilles. À moto, seul un dispositif intégré au casque est autorisé. À vélo, les oreillettes, casques et autres dispositifs sont strictement interdits.
Dans sa version de juillet 2015, le Code de la route précise (article R.412-6-1) : «L’usage d’un téléphone tenu en main par le conducteur d’un véhicule en circulation est interdit. Est également interdit le port à l’oreille, par le conducteur d’un véhicule en circulation, de tout dispositif susceptible d’émettre du son, à l’exception des appareils électroniques correcteurs de surdité.»