CAYENNE
Terrasses de Raban : la police arrête le chantier du mur
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Les forces de l’ordre sont intervenues ce matin sur le chantier de réfection du mur séparant le lotissement Les Terrasses de Raban et le squat du mont Baduel. Deux ouvriers et six personnes ont été interpellés pour « travail dissimulé » et séjour irrégulier.
La construction du « mur de la discorde » demandée par le collectif des habitants des Terrasses de Raban, exaspérés par le quartier spontané et illégal voisin du mont Baduel, a été mise à l’arrêt ce matin par les forces de l’ordre. La police nationale, municipale, l’inspection du travail et la police aux frontières sont venues ce matin interpellé deux ouvriers du chantier, dont le maître d’œuvre est la Siguy, pour travail dissimulé. À l’arrivée de la police, plusieurs habitants du squat ont pris la fuite. Six habitants illégaux, en situation irrégulière sur le territoire, ont néanmoins été interpellés. Les forces de l’ordre agissaient sur réquisition du procureur de la République. Ils en ont profité pour « quantifier l’extension de la zone ».
La semaine dernière, le collectif du lotissement des Terrasses de Raban, à Cayenne avait rencontré le président de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) Rodolphe Alexandre, le maire de Cayenne Marie-Laure Phinéra-Horth et le directeur de la Société immobilière de la Guyane (Siguy) Alain Le Corre, exaspéré par le squat voisin, dont l’un des accès donne directement sur le lotissement. Le va-et-vient de voitures et de personnes est constant. Des résidents disent avoir vu des activités douteuses (trafic de stupéfiants, prostitution, actes vaudou, etc.).
Pour apaiser la colère des résidents et pour assurer leur sécurité, le directeur de la Siguy a fait construire un mur devant l’entrée du quartier d’habitations spontanées. Ce mur est aujourd’hui détérioré et les résidents du lotissement l’estiment « ridicule » car il ne bloque pas totalement l’accès. Ils ont demandé au directeur de la Siguy de reconstruire le mur et de numéroter les places de parking du lotissement pour qu’ils puissent porter plainte contre les squatteurs. Le maire de Cayenne a indiqué qu’elle mettra les forces de police à contribution. Quant à Rodolphe Alexandre, il a rappelé qu’une procédure est en cours pour détruire les habitations illégales et expulser les personnes en situation irrégulière. Cent treize maisons ont déjà été démolies au mont Baduel. Près de 300 autres habitations ont été identifiées par un huissier. Rodolphe Alexandre va maintenant saisir le président du tribunal via l’avocat Me Lingibe.