Les règles de stationnement n’ont pas toujours été comprises
De sa jolie terrasse perchée sur les hauteurs de la rue du Bourdon (6e), elle disposerait d’un point de vue idéal pour profiter des champions cyclistes en pleine souffrance sur la montée menant à Notre-Dame de la garde. En temps normal, bien sûr, Christine n’aurait pas boudé ce spectacle unique. « Mais là, j’ai trop les nerfs pour regarder », coupe-t-elle en faisant les cent pas devant sa porte.
C’est que, le 10 juillet dernier au matin, cette psychologue de 57 ans a eu la « très désagréable » surprise de découvrir un espace vierge à l’endroit elle avait garé sa Clio la veille au soir. L’hypothèse du vol écarté, direction la fourrière. Bingo. Et passage à la caisse : « Comme plusieurs de mes voisins, peste-t-elle, je n’avais pas vu le panneau d’interdiction de stationner liée au fait que des barrières allaient être posées et la voirie refaite pour le Tour de France. Personne à la Ville n’a daigné nous avertir à temps. Et moi, je me retrouve avec 165 euros à sortir de ma poche en plein été », râle-t-elle.
Voilà pour les premières « victimes », avant l’heure, d’une série qui est bien partie pour exploser tous les compteurs. Hier en début d’après-midi, en effet, les camions de la fourrière, engagés dans un ballet ininterrompu, avaient déjà enlevé près de 155 véhicules sur la première zone sanctuarisée, entre le stade Vélodrome et le Vallon de l’Auriol. « Malgré les panneaux, les communiqués dans la presse, les appels téléphoniques et les documents d’avertissement posés sur les essuie-glaces ou dans les boîtes aux lettres, beaucoup n’ont pas respecté lesconsignes », se désole Caroline Pozmentier (LR), adjointe en charge de la sécurité. « Je peux évidemment compatir, je sais que c’est contrariant de retrouver sa voiture à la fourrière, mais il est impossible de faire autrement vu l’importance de cette manifestation. Je le répète, nous avions prévenu… ».
Sauf qu’un quiproquo horaire semble avait largement contribué à semer le trouble et à grossir les chiffres des contrevenants. « Regardez, il y a écrit que le stationnement s’applique jeudi à minuit quinze ! », peste une boulangère, en pointant le document de la Ville. « Beaucoup ont compris qu’on parlait de vendredi matin ». Hier soir, aux abords du Vélodrome, un autre riverain s’estimait « piégé par des règles par claires ». « Jamais je n’aurais pensé me faire bouger ma voiture à 48 heures de l’étape« , ressassait ce fan de cyclisme. Pour lui aussi, un bien mauvais tour.
Laurent d’Ancona