Trafic, agression, vol : il fait vivre un enfer à ses voisins
«Il est sorti de chez sa copine armé d’un fusil, il m’a visé, puis insulté, avant de m’inviter à entrer chez lui pour me faire la peau». A la barre du tribunal correctionnel, Caroline porte encore les stigmates de l’agression qu’elle a subie le 23 décembre dans sa résidence de Magdelaine-sur-Tarn. Ce jour-là, une querelle de longue date avec son voisin a dérapé, avec pour résultat deux doigts de la main fracturés et 5 jours d’ITT.
«Depuis 2015, date de votre arrivée dans cette résidence, les voisins vivent un véritable enfer. Ils se plaignent de dégradations, de vols dans les boîtes aux lettres et d’un comportement inadapté», estime Patrice Michel, le procureur.
Le 23 décembre vers 16 h 30, Caroline est dans la rue avec son chien pour se rendre au local poubelle, lorsque, José, le mari de sa voisine sort de chez lui armé d’un fusil. II menace de tirer et referme la porte.
Plusieurs armes retrouvées à son domicile
«Il est souvent violent lorsqu’il boit. J’étais terrorisée, mais j’ai quand même pris la direction du local à poubelles pour jeter mes ordures. Là, il a fait irruption derrière moi et m’a étranglée, puis jetée au sol. Je l’ai giflé et mordu avant de prendre la fuite et d’appeler la gendarmerie», témoigne la victime. A leur arrivée sur les lieux, les gendarmes découvrent un véritable arsenal dans le logement de l’agresseur. «Vous aviez une arbalète, un fusil, un revolver, un couteau de chasse. C’est peu commun», insiste Jérôme Glavany, le président.
Dans le box des prévenus, José proteste. Il nie. «C’est un complot du voisinage. Dès que des nouveaux comme moi arrivent, les riverains se liguent pour les exclure. Je n’ai rien fait. Les armes sont à ma compagne. Elle se protège, car elle a vécu un drame familial», avance ce Portugais de 35 ans. Lors de la perquisition, les forces de l’ordre ont également mis la main sur plusieurs sachets de drogue conditionnés, ainsi qu’une balance et de la résine de cannabis. «Des mineurs disent que vous fumez avec eux, vous leur offrez de l’herbe. Parfois vous leur vendez. C’est très grave», ajoute le procureur.
Sur les bancs, la compagne du prévenu ne tient pas en place, elle ricane à chaque déclaration des témoins, la police lui demande de se tenir. Patrice Michel, le procureur, requiert 12 mois de prison, dont 4 avec sursis, mise à l’épreuve, obligation de se soigner, et interdiction d’approcher la résidence. «Je reconnais que je suis malade. J’ai besoin d’une aide psychologique», souligne José, quelques minutes avant le verdict.
Il est finalement condamné à 8 mois de prison, dont 4 avec sursis, interdiction d’entrer en contact avec les victimes, de porter une arme, obligation d’indemniser les victimes, de trouver un travail, et de se soigner.
Concernant l’intérêt civil, la décision est renvoyée en avril.