Trafic de cocaïne : une filière démantelée entre la Guyane et la métropole
Une « filière de transport de cocaïne par mules entre la Guyane et la métropole » a été démantelée mi-novembre au terme d’une enquête ouverte en janvier par la Juridiction Interrégionale Spécialisée de Fort-de-France (Martinique), a indiqué vendredi le procureur de la République de Fort-de-France.
Cette enquête avait été déclenchée, « sur la base d’informations communiquées par le parquet de Cayenne ».
« Les 14 et 15 novembre 2017, à une vaste opération d’interpellations de 11 personnes, en Guyane comme en métropole », précise un communiqué du procureur de Fort-de-France, Renaud Gaudeul.
11 personnes interpellées
Il s’agit de 7 hommes et de 4 femmes âgés de 21 à 41 ans. Cinq d’entre eux sont Guyanais, cinq autres sont du Surinam et le dernier est un Lyonnais. Cinq des 11 personnes interpellées étaient « connues des services de police ou de justice français ».
Elles ont « toutes été transférées en Martinique, avant d’être mises en examen des chefs d’importation en bande organisée de produits stupéfiants, d’acquisition, détention, transport, offre ou cession de produits stupéfiants, d’association de malfaiteurs et de blanchiment » et « placées en détention provisoire », indique encore le parquet. Selon les éléments d’informations, elles encourent une peine de 30 ans de réclusion criminelle.
Le conditionnement en ovule, une pratique qui se répand
Le parquet de Fort-de-France souligne que « c’est la première fois qu’un outil de conditionnement de la cocaïne en ovules, dont on connaissait l’existence au travers de plusieurs témoignages, est saisi dans le cadre d’une opération judiciaire en France ».
« L’individu chargé de confectionner ces « ovules » a été appréhendé lors de l’opération. Par ailleurs, une mule a été interceptée dans un logement à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane) alors qu’elle était en train d’ingurgiter des ovules de cocaïne ainsi que « deux autres mules parvenues à destination sur le territoire métropolitain et qui s’apprêtaient à expulser la cocaïne ingérée », précise encore le communiqué.
Selon le parquet, les investigations ont permis en outre de retracer le circuit de l’argent issu du trafic de la drogue. Il était encaissé en mandat-cash par des prête-noms, contre rémunération à Saint-Laurent-du-Maroni.
Des transferts d’argent pour « plus de 600.000 euros ont déjà pu être retracés par les enquêteurs ». Selon leurs estimations, « en l’espace de 15 mois, plus d’une centaine de mules transportant en moyenne 800 grammes de drogue et rémunérées entre 3000 et 5000 euros » ont pris part à cette filière.
Enfin, le communiqué du procureur fait état d’un « essor considérable du transport de cocaïne par des mules entre la Guyane et la métropole au cours des dernières années ». En 2017 déjà « 267 mules ont été interceptées en Guyane dont 124 transportant la marchandise « in corpore ».