Trafic : deux mois en prison

«Vous avez été condamné avec sursis il n’y a même pas 15 jours pour les mêmes faits !»Didier Suc, président du tribunal correctionnel est perplexe face à Abdallah, 19 ans, demandeur d’asile algérien. Vendredi, les caméras ont repéré un petit groupe qui se livrait au trafic de cigarettes place Arnaud-Bernard. La police municipale a surveillé et après trois transactions, les policiers ont arrêté Abdallah, avec 19 paquets de cigarettes dans ses poches. «Alors, vous vendiez ou pas ?» l’interroge le président. «Oui», lui répond le jeune homme via son interprète. «Je fais ça pour vivre, je me fais 10 € pour m’acheter à manger», poursuit-il.

«Le revoilà», s’exclame la procureur Chastenet qui condamne ce trafic de tabac de contrebande «porteur de nuisance pour les riverains». La procureur s’agace que «l’avertissement donné il y a quelques jours n’ait pas servi de leçon». En conséquence, elle requiert deux mois de prison, cette fois-ci avec maintien en détention. Me Jocelyn Momasso-Momasso évoque «la misère humaine» dans laquelle se trouve son client. «Est ce que quelqu’un qui se livre à de la vente de cigarettes pour vivre est un délinquant ?» plaide l’avocat qui veut éviter la prison. Le tribunal a quand même décidé de condamner ce petit trafiquant à deux mois de détention avec maintien en détention.