La création de la Brigade de tranquillité urbaine (BTU) employant des Agents de surveillance de la voie publique (ASVP), à Brest, fait réagir un syndicat national des policiers municipaux. « Nous ne sommes pas contre ces agents mais il y a lieu d’être vigilant, car souvent les ASVP sont associés à des missions qui leur font prendre des risques qui ne sont pas les leurs. Les ASVP ne sont pas membres du cadre d’emploi des agents de police municipale. Ils ne font partie d’aucune filière ni cadre d’emploi répertoriés dans la fonction publique territoriale », insiste Jean-Louis Del Pistoia, directeur de la communication au sein de l’Union syndicale professionnelle des policiers municipaux.
« Dans l’esprit des contrevenants, ce seront des flics »
Rappelant que les ASVP n’ont « aucune compétence en matière de sécurité publique et qu’ils ne peuvent pas effectuer de contrôle d’identité », Jean-Louis Del Pistoia alerte la municipalité brestoise sur le fait qu’en « cas de problème, les responsabilités des donneurs d’ordre seront très certainement recherchées et engagées, surtout si les ASVP assurent des missions hors de leurs compétences ».
« Quand on est en patrouille, il y a forcément le risque de se prendre au jeu. Et même s’ils portent un uniforme différent de la police municipale, dans l’esprit des contrevenants, quand ils seront en déplacement avec leur voiture siglée, ce seront des flics comme les autres avec tous les risques que cela induit », approfondit Jean-Louis Del Pistoia.
Ce dernier indique avoir adressé un courrier au préfet du Finistère pour l’alerter de ce danger. Il y a quelques mois, l’Union syndicale professionnelle des policiers municipaux a également engagé un recours visant « l’absence de contrôle par le ministère de l’Intérieur face aux très nombreux détournements de la loi par des communes qui utilisent des ASVP comme véritables supplétifs de police municipale, et exposent ainsi ces personnels à des risques majeurs qui ne sont pas les leurs. »