Traumatisme crânien et dents cassées : un policier blessé lors d’une interpellation en Normandie
Un jeune homme a comparu mercredi 7 mars 2018 devant le tribunal correctionnel de Caen (Calvados). Lors de l’interpellation de son petit frère par les policiers, il a asséné un violent coup de pied dans le visage d’un membre des forces de l’ordre, victime d’un traumatisme crânien et de plusieurs dents cassées.
Adel Boulahia, un habitant de Caen (Calvados) âgé de 20 ans, purge une peine de cinq ans de prison prononcée par la cour d’assises des mineurs pour vol avec arme. Il a été violent avec un compagnon de cellule début 2017. Incarcéré au Val-de-Reuil (Eure), il bénéficie, en vue de sa libération imminente, de trois jours de permission pour contact familial, en parallèle à sa formation diplômante en détention.
Les policiers attendus
Le vendredi 2 mars 2018, quand il arrive dans son quartier du Calvaire Saint Pierre à Caen, son petit frère de 17 ans a été repéré par la police municipale comme l’un des participants à une vague d’incivilités. Les habitants sont nombreux à s’en plaindre.
A 16h30, la police municipale arrive, pour interpeller le mineur. Réunis sur le trottoir, des jeunes du quartier attendent une voiture de police, renforcée par deux autres patrouilles.
Le policier perd connaissance
Deux policiers municipaux interpellent le mineur. Les deux hommes sont à genoux, et maîtrisent le jeune, plaqué au sol. Dès lors, Abel Boulahia filme la scène « au cas où », puis attendri par les larmes de son frère, veut l’aider. Il lance un coup de pied qui atterrit sur le visage d’un des policiers. L’homme perd connaissance. Le père des deux jeunes, âgé de 47 ans, alerté par des amis, insulte copieusement les forces de l’ordre, et défend ses fils. Le benjamin s’enfuit, les pompiers interviennent. Souffrant d’un traumatisme crânien et de sept dents touchées dont trois cassées, le policier se voit prescrire sept jours d’interruption de travail, pour commencer.
Pas d’excuses
Abel Boulahia finit sa permission, rentre au Val-de-Reuil, avant de répondre, en comparution immédiate le mercredi 7 mars 2018, de violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique, en récidive. Son frère est convoqué plus tard, devant le tribunal pour enfants. Son père répondra de ses insultes en audience simplifiée sous un mois. Sur son fils, il dira : « En faisant cela, il s’est suicidé. » Le prévenu ne s’excuse pas et affirme qu’il ne visait pas la tête.
Dans la salle d’audience, pas moins de 15 policiers municipaux soutiennent leur collègue, qui soutient le regard de son agresseur. La victime ne cache pas sa peur de reprendre son service. Il mange avec une paille et souffre de stress post-traumatique.
Prison ferme
Le procureur pointe le danger encouru pour protéger les habitants de ce quartier. Sur six ans encourus, le parquet requiert 36 mois de prison dont 30 mois ferme assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans. Le tribunal suit les réquisitions.
Au mandat de dépôt s’ajoutent les obligations de travail, de formation et de soins. Il devra indemniser la victime après expertise, et ne pas la contacter. Il ne doit pas paraître à Caen deux ans durant.