Tueur de Perpignan. Perpétuité requise contre Jacques Rançon avec 22 ans de sûreté
Au terme de la troisième semaine du procès de Jacques Rançon à Perpignan, les avocats des parties civiles ont plaidé pour que l’homme de 58 ans soit condamné à la peine maximale. « Il faut s’inquiéter pour la suite, c’est une histoire qui se répète », a notamment martelé Me Philippe Capsié. L’avocat général a requis la peine maximale contre Jacques Rançon : la perpétuité et 22 ans de sûreté.
Les avocats des parties civiles ont plaidé ce jeudi matin aux assises des Pyrénées-Orientales pour une condamnation du « tueur de la gare de Perpignan » Jacques Rançon à la peine maximale, soulignant sa « dangerosité » et la possibilité que l’accusé ait fait « d’autres victimes ».
L’avocat général a requis « la peine maximale » jeudi à l’encontre de Jacques Rançon, alias « le tueur de la gare de Perpignan », et réclamé la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans.
« Jacques Rançon n’a plus rien à faire dans cette société », a déclaré Luc-André Lenormand devant la cour d’assises des Pyrénées-Orientales où Rançon est jugé depuis le 5 mars pour deux viols et deux homicides volontaires, une tentative de meurtre et une tentative de viol.
« La perpétuité que vous prononcerez ne compensera pas la souffrance des victimes et des familles », a lancé Me Etienne Nicolau, devant les jurés de la cour d’assises, au terme de la troisième semaine du procès de Rançon à Perpignan.
« On n’est pas sûr qu’il n’y ait pas eu d’autres victimes », a plaidé le second avocat des deux femmes survivantes et des familles, Me Philippe Capsié, avant de lister « les 13 passages à l’acte sur une vie émaillée de séjours en prison », notamment pour viol.
À 12 ans, il tente d’étrangler une jeune fille
« Jacques Rançon a 12 ans » lorsqu’il tente, au collège, d’étrangler une jeune fille qui refusait d’être son amie, a ainsi indiqué Me Capsié.
Originaire d’un milieu miséreux de Picardie, ce cariste-magasinier de 58 ans, est jugé pour le viol et le meurtre de Moktaria Chaïb et de Marie-Hélène Gonzalez ainsi que pour une tentative de meurtre et une tentative de viol. Les faits ont été commis en 1997 et 1998.
Pour Me Capsié, « l’enfance malheureuse » invoquée par l’accusé comme étant un élément explicatif de son parcours criminel ne tient pas. Sa sœur est « tout le contraire de lui », a déclaré l’avocat.
« Personne ne sortira indemne de ce procès. Personne sauf Jacques Rançon », a encore dit Me Capsié, expliquant que ces trois semaines d’audience n’avaient rien changé à cet homme. « Il n’est pas en demande de soins, pas en demande de solutions », a déploré l’avocat insistant sur sa « dangerosité ».
« C’est une histoire qui se répète »
« Il faut s’inquiéter pour la suite, c’est une histoire qui se répète », a-t-il dit présentant le mode opératoire constant de Jacques Rançon. « Les meurtres et les mutilations » dénotent, selon lui, de sadisme.
« Il est un être humain dans ce que l’être humain a de plus abject. S’il a tué et mutilé, c’est qu’il prend plaisir à faire ça », a encore plaidé Me Nicolau, réfutant avec force la possibilité d’une irresponsabilité pénale de l’accusé.
« Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. J’ai commis deux meurtres sans plaisir », a dit Jacques Rançon, d’une voix à peine audible. Puis il s’est, comme à son habitude, emmuré dans son silence, la tête penchée, les yeux rivés au sol.
Jeudi après-midi, l’avocat général doit prendre ses réquisitions. Jacques Rançon encourt la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans.
Le verdict est attendu lundi 26 mars.