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Un an après le démantèlement de la « jungle », Calais suffoque toujours

Posted On 25 Oct 2017
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/ Lundi 23 octobre 2017 à 23:3611

Les migrants sont encore présents à Calais. Photo © GILE MICHEL/SIPA

Immigration. Un reportage de La Voix du Nord fait état de la situation toujours difficile à Calais un an après le démantèlement de la « jungle ».

Pour les riverains, le problème a été déplacé. Dans un long reportage un an après le démantèlement de la « jungle » de Calais, La Voix du Nord donne la parole aux habitants qui vivaient en face du bidonville. Si certains se disent satisfaits, plus « tranquilles », subissant « moins de nuisances », d’autres continuent à souffrir.

Les migrants aidés par les bénévoles

« Jour et nuit, des centaines de migrants passent devant ma maison », explique Anita au quotidien régional. « Ils balancent leurs poubelles dans mon jardin. La semaine dernière, j’ai trouvé une dizaine de jeunes hommes qui buvaient dans le champ à côté. Je ne vis plus tranquille. Et puis, il y a de moins en moins de CRS et pas assez de patrouilles ». Et de poursuivre : « Mon voisin, lui, a retrouvé des migrants dans sa cour. Il a décidé d’installer un portail électrique. Alors que même du temps de la jungle, il laissait toujours sa barrière ouverte ».

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Une situation d’autant plus invivable qu’Anita n’a pas de soutien, la mairie de Calais avouant volontiers son impuissance. « Quand les migrants sont déterminés, rien ne leur résiste. En plus, ils sont aidés par des bénévoles. La mairie de Calais gère au cas par cas, sans réelle cohérence, car elle n’a pas le soutien de l’État », explique Emmanuel Agius, premier adjoint de la ville.

Ainsi, selon le reportage de La Voix du Nord, un an après le démantèlement de la « jungle », les habitants du Calaisis se retrouvent quasiment face aux mêmes problèmes qu’à l’époque du bidonville. Les transporteurs routiers sont assaillis de migrants à chaque passage vers l’Angleterre tandis que les hôteliers sont frappés de plein fouet par la mauvaise réputation de la ville.

« Réduire l’immigration économique« 

« Jeudi dernier encore, trois migrants ont lacéré la bâche d’un camion pour tenter de monter à bord. C’est notre quotidien. On a porté plainte. Mais bien sûr, tous sont mineurs et sans papiers. Ils vont être relâchés. On demande au gouvernement des réponses pénales dissuasives, mais il s’en fout », se désespère Jean-Pierre Devigne, responsable de RDV Transports, une entreprise de 150 salariés installée dans la zone touchée par les intrusions de migrants.

Selon la maire de Calais, près d’un millier de migrants sont déjà revenus un an après le démantèlement. De son côté, le gouvernement, via le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, assure dans une interview accordée à La Voix du Nord ce lundi 23 octobre, que « 1 200 membres des forces de sécurité sont affectés dans la zone », et précise que « s’il faut accorder le droit d’asile à tous ceux qui sont victimes de guerre ou de persécutions, il faut en revanche réduire l’immigration économique ».

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