Un couple de Villeneuvois victime d’un violent home-jacking
Victime dans la nuit de lundi à mardi d’un home- jacking particulièrement violent, Franck Cajot tient à témoigner de cet acte qui « restera longtemps présent dans mon esprit. Les conséquences psychologiques mettront du temps à disparaître ».
« Laisse la crever »La scène, si elle a duré moins d’une heure a paru une éternité pour Franck Cajot et sa compagne Véronique Belfio. « Dans la nuit de lundi à mardi, à 4 heures du matin, nous avons été réveillés par des cris, des menaces et des lampes torches braquées sur nos visages ». Et pour cause : 2 individus masqués et habillés d’une combinaison ont fait irruption au domicile du couple. « Sur le coup, j’ai pensé à une intervention du GIGN, mais en apercevant les armes de poing braquées sur nous, plus les cris nous obligeant à leur donner du cash, j’ai bien vu que l’histoire était dangereuse ».
S’ensuivent de longues minutes de coups, de cris, de menaces et « de tortures, à la fois physiques et psychologiques. J’ai été ligoté, frappé. Le plus grand des 2 agresseurs a commencé à m’entailler la cuisse avec un couteau à huîtres. Ma compagne s’est évanouie. Il a dit à son complice « laisse la crever » alors que je lui avais dit qu’elle avait des problèmes cardiaques ». Sous les menaces, Franck Cajot craque, « personne ne peut résister longtemps à ces tortures. Je leur ai donné la clé du coffre qui était déjà dans la maison lorsque je l’ai acheté. elle appartenait à un philatéliste. C’est un coffre qui pèse 1 tonne et est scellé dans le sol et les murs. Inviolable donc sans avoir la clé ».
Mais ce n’était pas assez, « ils ont voulu les cartes bleues, les codes, m’ont menacé de venir me tuer si ces codes étaient faux ». Un véritable cauchemar. Moins d’une heure après, les 2 agresseurs repartent, non sans avoir dérobé quelques bijoux et une montre, en plus de l’argent liquide. Franck et Véronique réfugient chez des voisins et préviennent la police. L’enquête peut alors commencer.
« Pour moi, ils sont du coin »
Une fois la peur passée, il faut tenter de comprendre et se reconstruire. C’est ce que fait Franck Cajot en médiatisant ainsi ce qui lui est arrivé. « La première raison est qu’il faut que chacun retrouve une certaine forme de vigilance ». Il faut dire que Frank a déjà été victime d’un braquage en 1983, et qu’il a subi « déjà 3 cambriolages. Mais je vous assure, ma vigilance est maintenant totale. C’est vrai qu’au cours de cette nuit nous avions laissé une porte-fenêtre entre-ouverte pour laisser entre un peu de fraîcheur nocturne… ». Mais dans tous les cas, Franck est persuadé que ses agresseurs « sont du coin» : « Depuis 40 ans que je travaille, j’ai l’habitude de rouler dans de belles voitures. Mais c’est avec de l’argent que j’ai gagné. Les agresseurs doivent penser que tous les commerçants gardent chez eux de grosses sommes en liquide. Ce n’est pas vrai ».
La deuxième raison est qu’il faut que la pression « tombe sur les agresseurs. Cet acte ne doit pas rester impuni. Il faut que cette affaire les dépasse. Ils ont voulu jouer dans la cour des grands, ils doivent en assumer les conséquences. Et si le fait que je prenne la parole permet de délier les langues, ce ne peut être que positif ».
Deux dernières conséquences que vit maintenant Franck : « Je me réveille chaque nuit à 4 heures du matin, heure de l’agression et impossible de me rendormir avant 5 heures, le moment où les agresseurs sont partis. Je sais qu’il va falloir du temps pour s’en remettre ». La 2e conséquence est plus positive. « Dans le quartier, nous nous sommes retrouvés entre voisins, et nous allons être plus vigilants. Chacun doit apprendre à mieux faire attention ».
Pour l’heure, l’affaire est entre les mains de la police judiciaire.