Derrière la vitre du box du tribunal correctionnel de Tulle, le prévenu, un Tulliste âgé de cinquante-quatre ans, est un peu hagard. Il comparait ce jeudi matin pour harcèlement sexuel envers plusieurs de ses voisines.
L’homme qui réside dans un immeuble du centre-ville de Tulle, est soupçonné d’avoir importuné depuis avril et jusqu’à ce lundi 23 octobre, quatre voisines en leur faisant des propositions sexuelles, en les attendant et en leur envoyant des courriers à caractère sexuel. L’homme est en récivide légale, ayant été condamné pour des faits similaires en janvier 2015.
Mais le Tulliste qui a trente-quatre mentions à son casier judiciaire, a demandé un délai pour préparer sa défense.
Addiction forte à l’alcool
Pour l’une des avocates des parties civiles, « l’important est que ma cliente soit tranquille ». Tandis que pour l’autre, « il est nécessaire que ma cliente puisse rentrer chez elle. Elle était partie de son domicile, parce que ses filles sont effrayées par cet individu. »
« Il n’a tiré aucune conséquence de ses différentes condamnations, lâche le procureur. Je demande son maintien en détention afin d’assurer la protection des victimes et éviter la réitération des faits ».
L’avocate du prévenu estime, en revanche, que son client doit être mis en liberté et hospitalisé pour soigner son addiction à l’alcool. « Si on lui dit qu’il ne faut plus importuner ces dames, il ne le fera plus. Il a surtout besoin de soins. Il est extrêmement mal et quand il est ainsi, il boit. Le mieux, ce serait qu’il soit hospitalisé parce qu’il parle souvent de suicide. »
Des arguments que le tribunal n’a pas retenus. Il a renvoyé le dossier au lundi 20 novembre à 14 heures. En attendant, le prévenu reste en détention provisoire, « afin de protéger les victimes », a justifié la présidente.
Estelle Bardelot