Un homme sème la panique devant les écoles d’un village près de Toulouse. Ce qu’il s’est passé
Un « individu suspect », équipé de « ce qui ressemblait à une arme », a été aperçu aux alentours de l’école élémentaire de Gratentour (Haute-Garonne). La rumeur a fait le reste.
Vent de panique, vendredi 9 juin 2017, dans la commune de Gratentour (Haute-Garonne), à une quinzaine de kilomètres au nord de Toulouse. Tout est parti d’un signalement formulé par un employé de l’école maternelle de la commune.
Un individu suspect ce « qui ressemblait à une arme » dans un sac
Premier témoin de la scène, Patrick Delpech, le maire (PS) de Gratentour, raconte :
Vers 11 heures, un adjoint de vie scolaire (AVS) de l’école maternelle a constaté la présence d’un individu jugé suspect, à quelques mètres de l’école maternelle. Il manipulait quelque chose qui, d’après notre agent, ressemblait à une arme, et venait de la ranger dans un sac. Puis il est parti. L’agent a évidemment informé la directrice de l’école, qui a légitimement appelé la Police municipale. Laquelle s’est rendue sur place, et moi aussi.
430 enfants des écoles élémentaires et primaires confinés
Le premier magistrat a alors appliqué les directives en matière de sécurité à la lettre. « Nous avons répété la procédure à plusieurs reprises, nous sommes prêts à cela », relève Patrick Delpech. L’élu poursuit :
Nous avons enclenché un dispositif de surveillance des lieux. La gendarmerie a dépêché un hélicoptère et huit patrouilles. Nous avons mis en place le PPMS (Plan particulier de mise en sûreté face aux risques majeurs, ndlr), qui consiste à confiner les 430 enfants à l’intérieur de l’établissement, ceux de l’école maternelle, et ceux de l’école élémentaire. Nous l’avons fait de manière ludique, afin qu’ils ne se s’aperçoivent pas de grand chose. Ici, tout s’est très bien déroulé, dans le calme. À la mi-journée, les parents ont pu reprendre leurs enfants une grosse dizaine de minutes après l’heure habituelle.
Quant à l’individu suspect, des recherches minutieuses ont été menées, en vain. Aucune trace de l’homme, ni de l’arme en question. Le maire indique qu’au groupe scolaire Maurice Saquer, « la continuité scolaire a été assurée toute la journée, puisque les enfants sont revenus, comme d’habitude, l’après-midi ».
La rumeur s’empare du collège, les portables font le reste
Sauf que quand les collégiens de Claude Cornac, à 900 mètres de là, ont appris la nouvelle, la scène a été beaucoup moins calme… En fin de matinée, Thierry Baldacchino, le principal de l’établissement – sous la responsabilité du Département de la Haute-Garonne, et non de la Mairie – a su ce qui se passait à l’école du bourg, et a contacté les autorités, qui lui ont également conseillé de confiner les quelque 600 élèves du collège. Il était peu après 12 heures. Patrick Delpech, qui s’est rendu sur place, étaye :
Au collège, l’affaire a pris une autre proportion… Les adolescents étant pour beaucoup équipés de téléphone portable, ils ont envoyé des SMS plus ou moins exagérés, et la rumeur s’est propagée, avec son lot d’excès. Certains jeunes ont raconté tout et n’importe quoi à leurs parents, et cela a pris une dimension incroyable.
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Panique sur les villages alentours aussi
Selon nos sources, la panique s’est étalée jusque dans des écoles autour de Gratentour. Les textos fusent, racontant par exemple qu’ « un homme armé d’une mitraillette » était aux abords de l’école maternelle… de Bruguières (Haute-Garonne). Résultat : convaincus qu’il y avait un attentat à l’intérieur de l’établissement, des parents du collège de Gratentour « sont venus en masse récupérer leurs enfants devant les grilles ». Et les cours ont dû être suspendus dans l’établissement, alors qu’ils étaient maintenus au groupe scolaire où l’alerte avait été donnée.
« Nous avons essayé de gérer cette affaire fermement, mais tranquillement », témoigne le maire. « Sans communiquer le stress aux enfants ». Mais c’était compter sans le climat du moment, et la frénésie des nouvelles technologies.
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