Le procès de Roland Birou et de Mehdi Sassi n’a pas eu lieu, hier après-midi. Il a été renvoyé au 9 janvier 2018 à 13 h 30. Le fond du dossier a tout juste été abordé au moment du débat sur leur maintien en détention car les deux hommes risquent une peine de 10 années d’emprisonnement pour trafic de stupéfiants.
Un problème s’est, d’entrée de jeu, présenté au tribunal correctionnel d’Ajaccio, présidé par Jean Leandri.
Si Mehdi Sassi, un jeune homme d’une vingtaine d’années au casier vierge, souhaitait être jugé immédiatement, il n’en était pas de même pour Roland Birou, 57 ans, qui a demandé un délai pour préparer sa défense. L’homme est un habitué de la justice pénale. Il a passé une grande partie de sa vie en détention. D’abord pour des trafics de stupéfiants. Ensuite pour un braquage de fourgon blindé dont il continue – des années après avoir purgé sa peine – de nier la responsabilité. Il en a même fait un livre auto-édité, « J’ai passé 14 ans en prison pour des crimes que je n’ai pas commis » et son cas avait fait l’objet d’un documentaire de l’émissionProjet innocence, sur 13e rue.
À l’audience, bien que les faits n’aient été qu’effleurés, l’étrangeté de l’association entre ces deux hommes a sauté aux yeux, hier. Dans la salle, la famille du plus jeune des deux prévenus est présente. Lui-même est manifestement très mal. Son émotion est manifeste.Par contraste, le calme et le détachement apparent de son aîné sont frappants.
Les avocats de la défense, Mes Doumè Ferrari et Dominique Paolini, ne voyaient pas d’inconvénients à ce que leurs cas soient disjoints et qu’ils soient jugés séparément. Il en a été tout autrement en ce qui concerne le ministère public. Par la voix de la procureure Françoise Mariaux, le parquet a insisté sur le fait qu’en garde à vue, les versions des deux prévenus ont été passablement différentes et qu’une confrontation à l’audience était indispensable.
Stupéfiants et argent liquide
Tous deux avaient été interpellés en flagrant délit dans le courant du week-end dernier, dans le quartier des Salines, à Ajaccio, par les policiers de la Direction départementale de la sécurité publique. Au moment de cette interpellation, les enquêteurs saisissaient 3 kilos de cannabis, 400 grammes de cocaïne et 15 000 euros d’argent liquide.
Au moment du débat sur la détention, MeFerrari a insisté sur l’inutilité de la prison pour son client. « Il a un casier vierge, il travaille, son domicile est connu… Il a besoin d’aide, pas d’être incarcéré », a insisté le défenseur.
Pour Roland Birou, Me Paolini a rappelé qu’il s’est « toujours présenté à la justice »et que son domicile, sur le Continent était connu.
Le tribunal ne les a pas suivis au regard des peines encourues. Il a, de surcroît, ordonné qu’ils soient incarcérés dans deux maisons d’arrêt différentes.