Une jeune kurde fuit l’EI et l’Irak, trouve refuge en Allemagne et croise son bourreau dans la rue.
Aschwaq, 18 ans a vécu un terrible cauchemar, qui s’est poursuivi jusqu’en Allemagne.
Cette jeune femme kurde de 18 ans appartient à la minorité yézidie, persécutée par l’EI. Elle avait décidé de refaire sa vie en Allemagne mais Aschwaq est tombée nez à nez avec le djihadiste à qui elle avait été vendue comme esclave sexuel.
L’histoire de la jeune femme a commencé en 2014, Aschwaq n’a alors que 15 ans lorsqu’elle est enlevée par des djihadistes de l’EI. Elle est ensuite vendue comme esclave sexuel pour 100 dollars à un combattant, se nommant Abu Humam. Aschwaq est alors forcée de se convertir à l’islam, d’apprendre l’arabe, de prier 5 fois par jour ainsi que de se tenir à disposition de son mari. « Il m’a violée tous les jours pendant plus de 10 mois » raconte-elle au site kurde Basnews.
Aschwaq a rejoint l’Allemagne en juin 2015
Aschwaq et d’autres captives montent alors un plan pour fuir leurs ravisseurs : faire croire qu’elles sont victimes d’une allergie et qu’elles doivent voir un médecin d’urgence. Pour se faire, elle se frottent les mains et le corps pour provoquer de fausses réactions sur leurs peaux. A l’hôpital, ces dernières sont parvenus à récupérer des somnifères.
Les captives ont ensuite administré ces médicaments à leurs ravisseurs. Pendant leur sommeil, elles sont parvenues à prendre la fuite. Aschwaq a rejoint l’Allemagne en juin 2015 avec sa mère et deux de ses frères dans le cadre d’un programme humanitaire.
« Je sais où tu vis, avec qui et ce que tu fais »
Mais en février dernier près de Stuttgart, Aschwaq a cru rêver lorsqu’un homme l’a arrêté dans la rue. « Je suis restée figée en voyant son visage. C’était Abu Humam, avec la même barbe effrayante et son vilain visage. Je suis restée sans voix lorsqu’il a commencé à me demander de mes nouvelles en allemand ».
« Tu es bien Aschwaq » lui a demandé Abu Humam. « Non » a répondu la jeune femme. « Si tu es Aschwaq et tu me connais très bien. Je suis Abu Humam et tu as été avec moi à Mossoul. Je sais où tu vis, avec qui et ce que tu fais ».
Une enquête a été ouverte
Aschwaq a contacté les autorités dès le lendemain. « La police m’a dit qu’il était réfugié comme moi, et qu’ils ne pouvaient rien faire. Ils m’ont donné un numéro de téléphone au cas où il s’en prendrait à moi. Après cette réponse j’ai décidé de rentrer au Kurdistan et de ne plus jamais revenir en Allemagne » raconte la jeune femme.
Une enquête a été ouverte le 13 mars 2018 a indiqué la police récemment. Une enquête qui ne peut pas « se poursuivre pour le moment, car la témoin (Aschwaq) n’étant pas joignable pour répondre aux questions ». « Mais jusqu’ici, au regard des éléments de preuves disponibles, nous n’avons pas pu identifier avec la certitude nécessaire l’auteur présumé » a indiqué le parquet fédéral.
Aschwaq est depuis rentrée dans le nord de l’Irak.