Une retraitée morte chez elle à Grenade : la piste criminelle privilégiée
Depuis 1958, Simone Lefebvre ouvrait tous les matins les volets de sa maison. Rue de la République où elle résidait, à Grenade-sur-Garonne, au nord-ouest de Toulouse, elle était cette vieille dame appréciée et respectée qui a vu défiler 60 ans d’histoire dans cette bastide à la brique rouge.
Aujourd’hui, c’est justement parce que l’une de ses voisines a remarqué que ses volets demeuraient étrangement fermés que l’inquiétude est montée d’un cran. Vers 9h30, les gendarmes se font ouvrir la porte d’entrée non fracturée par une riveraine qui possède un double des clés et découvrent le corps sans vie de Simone Lefebvre, 94 ans, gisant dans son salon. À l’intérieur de cette maison de ville règne un grand désordre. Les gendarmes de la section de recherches appuyés par les enquêteurs de la brigade de recherches de Toulouse-Mirail arrivent sur les lieux. Un représentant du parquet assiste aux premières constatations. Le médecin légiste examine le corps de la vieille dame et les premières conclusions privilégient la piste criminelle.
Traces suspectes sur le corps
Des traces suspectes sur le corps de cette retraitée, dont l’heure de la mort n’a pas été précisée, seraient compatibles avec une action extérieure. Durant de longues heures, les techniciens en investigation criminelle de la gendarmerie passent l’habitation au peigne fin à la recherche d’indices. Autour du périmètre de sécurité barrant une partie de la rue de la République, le voisinage assiste, médusé, au ballet des enquêteurs et des techniciens.
« C’est un drame ! soupire cette voisine. Cette dame était très gentille, je lui apportais des soupes chez elle et elle avait toute sa tête. Ces derniers temps elle marchait avec un déambulateur, mais elle était alerte ». Au fil des ans, une chaîne de solidarité s’est formée autour de Simone Lefebvre. « On prenait de ses nouvelles régulièrement », raconte une riveraine et une voisine lui rendait visite quotidiennement en ayant un double de ses clés. Cambriolage qui mal tourné ? Crime de rôdeur ? Les gendarmes de la section de recherches passent en revue toutes les pistes, appuyés par des brigades locales lancées dans une longue enquête de voisinage.
Enquête pour homicide volontaire
Le parquet a ouvert une enquête de flagrance pour « homicide volontaire ». Une autopsie pratiquée ce lundi 12 mars sur le corps de la victime devrait permettre d’éclaircir les circonstances de sa mort. « Depuis 2012 et ma prise de fonction à la mairie, je n’ai jamais été confronté à ce genre de scénario », regrette le maire de Grenade, Jean-Paul Delmas, affecté par cette brutale disparition.