VAL DE BRIEY | Justice Jeune femme rebelle : les policiers évitent l’accident
« Elle est pas là ? », demande le président Bottino. Non. « Dommage qu’il n’y ait pas eu de mandat d’amener, ça aurait pu être sympathique… » Mélanie est jugée pour un délit rare concernant la gent féminine : elle a fait acte de violences et de rébellion à l’égard des policiers venus l’interpeller. Avec des outrages en prime.
Le 28 juin dernier à Moyeuvre-Grande, Mélanie se signale par une ivresse sur la voie publique. A priori, elle vient d’être « jetée » (déposée, NDLR) par un ami en voiture. La trentenaire aurait vidé à elle seule une bouteille de blanc et son état nécessite l’intervention des pompiers puis des forces de l’ordre. Les policiers municipaux viennent d’abord, renforcés ensuite par leurs collègues de la nationale.
Premier épisode de violences à même le trottoir, où l’intéressée ne se laisse pas interpeller et mord une policière à l’avant-bras. La montée en voiture direction Briey, où la jeune femme doit être examinée par un médecin, ne conduit pas à l’apaisement des choses.
La voiture de police fait une embardée
Le véhicule sérigraphié doit s’arrêter car il faut menotter à nouveau une Mélanie particulièrement enivrée et agitée. A l’intérieur de l’habitacle, les insultes fusent, les crachats pleuvent. La prévenue continue de monter dans les tours au fil des kilomètres. Elle donne carrément un coup de pied dans le siège conducteur : le policier fait une embardée ! C’est uniquement grâce aux réflexes de son conducteur que le véhicule estampillé Police nationale reste sur la chaussée. Aux Urgences, les outrages se poursuivent de plus belle. Et Mélanie continue de se débattre. Être policier ou professionnel de santé, ce n’est pas facile tous les jours…
Au commissariat de Metz où s’achèvera son périple, ainsi que celui de « ses » gardiens de la paix, la principale concernée affichera encore un taux de 0,40 g cinq heures après son interpellation.
L’avocat veut de fortes indemnisations
« Je vais faire la politesse de ne pas répéter les faits, mais il y a quand même des insultes à caractère raciste », démarre Me Patrick-Alexandre Degehet, pour les intérêts des deux policiers violentés et outragés. Il réclame d’ailleurs des « indemnisations fortes » : 3 300 € (frais d’avocat compris)… pour chacune des parties civiles. Le tribunal ne va pas jusque-là : ce sera 2 000 € pour la policière mordue au bras ; 1 500 € pour son collègue aux talents de pilote. Pour le reste, Mélanie, titulaire de six mentions au casier, écope de six mois ferme. Une peine conforme aux réquisitions.