Val-de-Marne: manifestation contre la construction d’une « prison ouverte »
Plus d’un millier de personnes selon la police ont manifesté samedi à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) contre un projet de « prison ouverte » envisagé par le gouvernement, un dossier dans lequel la Chancellerie a indiqué que « rien n’est arrêté ».
La mairie LR avait appelé à une marche à travers la ville contre la possible installation d’une « prison ouverte » sur un terrain appartenant à l’Etat et situé dans le centre-ville.
Un cortège de 1200 personnes, selon la police municipale – pour une commune de quelque 25.000 âmes -, est parti en fin de matinée avec à sa tête des élus ceints de leurs écharpes tricolores, rejoignant vers midi le site concerné avant de se disperser, a constaté une journaliste de l’AFP.
« Ce projet d’établissement pénitentiaire met gravement en danger deux choses: le projet de téléphérique que nous attendons depuis 10 ans, et aussi la réalisation d’une zone d’activité économique qui doit apporter à notre ville 3.000 emplois », a déclaré devant l’hôtel de ville la maire Françoise Lecoufle.
Debout sur une estrade aux côtés du sénateur UDI Laurent Lafon et du député PS Luc Carvounas, elle a dénoncé un manque « d’information » et de « concertation », demandant « l’arrêt officiel de ce projet inadmissible ».
« Nous sommes tous convaincus qu’il faut des prisons de meilleure qualité, mieux équipées, plus dignes, mais pas n’importe où, n’importe comment », a aussi déclaré la sénatrice LR Catherine Procaccia.
Sollicité par l’AFP, le porte-parole du ministère de la Justice a indiqué que « tout est au stade de l’étude préliminaire. A ce stade, rien n’est décidé ».
Il a précisé que le député de la 3e circonscription du Val-de-Marne avait été « tenu informé des projets en cours », tout comme la maire de Limeil-Brévannes.
Six de ces structures « à sécurité adaptée », qui concernent des détenus purgeant des courtes peines ou des reliquats inférieurs à 2 ans, devraient être mises en place en Ile-de-France, a précisé le porte-parole.
Un rapport rendu mercredi par des députés propose de construire, d’ici 2022, 18 « centres pénitentiaires de réinsertion » de 150 places maximum chacun, inspirés de ce qui fonctionne dans plusieurs pays d’Europe.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, avait déjà annoncé début mars la création d’une « quinzaine » de prisons ouvertes pour des détenus en fin de peine d’ici 2022.
La garde des Sceaux doit présenter le projet de réforme de la justice le 18 avril en Conseil des ministres.
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