Vaucluse Soupçons de détournements de fonds publics : la police municipale de Bollène dans le viseur
La police municipale de Bollène est dans le viseur de la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie d’Orange. Une procédure est en cours, suivie de près par le parquet dirigé par Hélène Mourges, procureure de la République à Carpentras. Il se pourrait que les enquêteurs aient mis le doigt sur un présumé système de détournement de fonds publics.
Une prétendue “magouille” qui n’a rien de très compliqué. Selon une de nos sources, on parle ici de supposés problèmes sur les feuilles de poste remises chaque mois au service des ressources humaines de la Ville pour le paiement des salaires et des primes.
Des heures de nuit supposées fictives qui auraient rapporté un petit pactole
Des heures de nuit apparaissent sur plusieurs d’entre elles. Jusque-là rien d’anormal pour ceux qui travaillent. Mais encore faut-il qu’elles soient “travaillées”…
C’est là tout l’enjeu principal de l’enquête et des vérifications effectuées sur les cinq dernières années. Un proche de la procédure évoque un peu moins d’un millier d’euros par mois, a minima, pour au moins trois personnes sur les 40 membres, d’après nos sources. Multiplié par douze mois, puis par une poignée d’années, faites le calcul… Il y a de quoi s’offrir une belle place au soleil pour les vacances ou monter en gamme chez le concessionnaire.
L’enquête a connu une avancée significative il y a près de deux semaines, les 26 et le 27 janvier, quand les gendarmes de la BR d’Orange récupèrent des centaines de documents, fichiers informatiques et autres en mairie et à la police municipale. Il y a, d’après nos renseignements, les bulletins de service, les fiches de paie ou les carnets d’armement. Ces derniers sont comme une pointeuse pour les policiers municipaux puisqu’ils y consignent quand ils prennent leurs armes, en début de service, et les déposent avant de rentrer chez eux.
Les fiches de postes trafiquées ?
Toutefois, pour les personnels de permanence, il est possible que ces derniers gèrent des situations de crise la nuit sans qu’ils ne soient obligés de se déplacer. L’ont-ils fait toutes les nuits ? Là est la question. Et il reste à déterminer si ces prétendues actions correspondent à toutes les heures marquées sur les feuilles de poste. « Je n’y crois pas. Il ne faut pas oublier que l’on parle de la police municipale de Bollène. Il ne s’en passe pas comme à Marseille, où même à Avignon… », attaque une source qui préfère rester anonyme.
L’enquête ne fait que commencer. Tous les documents sont gardés sous clé pour être étudiés. Un travail de fourmis pour ceux qui ont hérité de la procédure.
« Nous espérons que tout sera justifié »
L’affaire des prétendues heures de nuit payées sans raison à certains policiers municipaux de Bollène commence à faire du bruit. Et pas seulement dans les couloirs de la mairie. Vaucluse matin a pu joindre un cadre de cette petite ville du nord du Vaucluse. Il nous assure que « des vérifications sont en cours ».
Une enquête administrative en parallèle
À ce stade, les services municipaux sont « dans une phase de recensement ». Et de nous promettre que la municipalité maintient sa confiance aux agents en place.
Une enquête administrative interne va être lancée sous peu, en parallèle de la procédure pénale initiée par le parquet de Carpentras et dont les actes d’investigations sont confiés à la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie d’Orange. Une personne proche du dossier, à Bollène, lâche une phrase qui en dit long : « Nous espérons que tout sera justifié. »
Les gendarmes remontent jusqu’en 2019. À cette époque-là, la Ville est tenue par Marie-Claude Bompard. L’ex-maire assure que « c’est vous [ Vaucluse matin ] qui me l’apprenez ! Je suis très étonnée car tout ceci est censé être très contrôlé. Je n’étais pas du tout au courant ».
Elle préfère attendre de voir ce que donnera l’avancée des investigations : « Nous avons toujours eu les félicitations de la préfecture pour notre gestion et la police municipale a été félicitée pour la qualité de son travail. Je suis pantoise ! L’enquête va se poursuivre. Nous verrons après. »