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Véhicules incendiés à Vernon et ses alentours : la loi des séries ?

Sécurité. Les actes de délinquance s’enchaînent à Vernon et ses alentours depuis la fin du mois de novembre. Quatre véhicules ont encore été brûlés ce week-end. Les forces de l’ordre parlent d’actes individuels.

Coups de feu tirés en pleine rue, caillassage d’une voiture de police, casse à la voiture bélier, incendies d’une dizaine de véhicules… Depuis la fin de l’année, les troubles à l’ordre public augmentent à Vernon et ses alentours – lire nos éditions précédentes.

Dans la nuit de samedi à dimanche, quatre voitures et un scooter ont ainsi été brûlés sur le secteur police : deux voitures et le scooter à Vernon, dans les quartiers des Boutardes et de Vernonnet, et deux à La Chapelle-Longueville, dans le secteur de Saint-Just. Sur les réseaux sociaux, les habitants ne cachent plus leurs inquiétudes. Alors simple loi des séries ou phénomène plus grave de délinquance ?

Le capitaine de police Stéphane Pairin ne se montre pas particulièrement préoccupé. « Qu’il s’agisse des incendies de véhicules dans le quartier des Boutardes, à Vernonnet ou dans la commune de La Chapelle-Longueville, nous avons affaire à des actes isolés. Il n’existe pas de logique dans le cheminement des différents auteurs. »

« Loin d’être des violences urbaines »

Les véhicules concernés à Vernonnet ont, par exemple, été incendiés sur fond d’ivresse publique. Une rixe a ainsi précédé le dernier en date ce qui laisse à penser aux enquêteurs qu’il s’agit d’une vengeance. « Sur les trois individus interpellés pour les faits dans la nuit de samedi à dimanche, l’un d’entre eux était mis en cause dans une affaire semblable en décembre. Le témoin s’était rétracté par peur de représailles. » Concernant la voiture brûlée, ce week-end également, rue de la Renaissance, « nous n’avons pas vraiment d’explication ».

Les deux véhicules ayant été en proie aux flammes dans le secteur de Saint-Just ont, sur le moment, beaucoup plus inquiété les forces de l’ordre. Comme le 14 décembre dernier, ils pensaient que les malfaiteurs souhaitaient faire diversion le temps de s’en prendre à un commerce. À noter qu’un véhicule avait été incendié sur le parking de la résidence Les Tourelles à Saint-Marcel suivi d’un casse à la voiture bélier, quelques minutes plus tard dans le centre-ville de Vernon – lire notre édition du 15 décembre. « Nous pensions que le même schéma avait été mis en place ce week-end d’autant que des individus cagoulés nous avaient été signalés à Vernon, aux alentours de 6 h, raconte le capitaine. Mais finalement, cela n’a pas été le cas. »

Si l’inquiétude n’est donc pas de mise du côté du commissariat de Vernon, les incendies répétés de véhicules au cours de ces dernières semaines posent néanmoins question. « En général, dans les quartiers, des voitures sont brûlées en protestation d’une arrestation ou de désapprobation d’une intervention policière. Ce n’est pas le cas. Nous n’avons même pas été pris à partie en retirant le véhicule brûlé rue de la Renaissance, ce qui peut être le cas si les habitants ont de l’animosité envers la police. Le contexte n’est ni tendu, ni propice à ce genre de faits. »

Anne Frackowiak-Jacobs, sous-préfète des Andelys, ne se montre pas non plus alarmiste. « Ces actes sont toujours dérangeants et notamment pour les habitants du secteur. Mais il ne s’agit pas, loin de là, de violences urbaines. » La sous-préfète souligne également qu’aucun signe inquiétant n’a été décelé au niveau des zones urbaines sensibles « ou même de rassemblements particuliers. Il s’agit d’actes isolés où un phénomène d’imitation, entre les quartiers, peut entrer en compte ».

Si, et ces dernières semaines l’ont encore prouvé, un renforcement des effectifs s’avère nécessaire, Anne Frackowiak-Jacobs, souhaite simplement que les forces de l’ordre « puissent agir vite pour retrouver rapidement les suspects. Il s’agit là de la meilleure réponse que nous pouvons apporter ».

Vernon poursuit sa lutte contre la délinquance

Le nombre important de véhicules incendiés à Vernon ces dernières semaines ne change pas grand-chose pour la municipalité qui poursuit sa stratégie en matière de lutte contre la délinquance.
« La sécurité des Vernonnais a toujours été l’une des priorités de notre mandat et elle continuera à l’être, indique-t-on du côté de la mairie. Les événements de ces dernières semaines n’y changent rien. »
Pour rappel, 16 caméras de vidéosurveillance déjà ont été déployées entre 2015 et 2016 et plus de 30 le seront avant l’été 2018, sans compter celles le long des berges de Seine, du parcours de la Seine à vélo et des parkings gérés par Indigo. Au total, Vernon comptera donc plus de 50 caméras en 2020.
Les effectifs de la police municipale ont également augmenté passant à une dizaine d’agents. Leur armement avait aussi été acté en conseil municipal.
Un conseil de sécurité et de prévention de la délinquance (CSPD) se réunit, quant à lui, plusieurs fois par an, pour, notamment, faire mieux circuler l’information entre les acteurs de terrain.
Enfin, un audit diagnostic avait également été effectué par Espace Risk Management (ERM), cabinet de conseil en sécurité urbaine, basé à Montpellier (34), pour un coût de 17 670 €.
Celia MICK

Source:: Véhicules incendiés à Vernon et ses alentours : la loi des séries ?

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