VIDEO. Nantes : 10 000 bracelets d’alerte connectés contre les violences faites aux femmes
L’artiste et féministe nantaise Diariata N’Diaye lance, avec l’aide de la région Pays de la Loire, une version perfectionnée de son appli mobile « App-Elles ». En cas d’urgence ou d’agression, le dispositif prévient trois personnes, peut alerte le 112, leur envoie la localisation GPS. Il leur diffuse et enregistre le son pour une réutilisation éventuelle devant les tribunaux.
5 600 personnes ont déjà téléchargé la version initiale de l’application mobile gratuite App-Elles, lancée en 2015 par Diariata N’Diaye. Cette slameuse nantaise, fondatrice de l’association Resonantes, qui lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes, mène des actions de sensibilisation, notamment artistiques, sur le sujet.
Télécharger l’application App-Elles et réserver un bracelet connecté
Trois contacts alertés simultanément
Son invention permet d’alerter rapidement trois contacts et les secours en cas d’urgence. Elle diffusant également la position GPS du smartphone, qui envoie des messages toutes les 90 secondes. Elle permet d’appeler des plates-formes d’écoute professionnelle et de trouver des informations et de bonnes adresses.
Le son de l’agression enregistré
Un dispositif utilisé environ 800 fois par mois et qui s’est perfectionné depuis sa création. Diariata N’Diaye a présenté mercredi ces nouvelles fonctions au conseil régional, qui la soutient dans sa démarche. Le suivi GPS se fait en temps réel. En plus de recevoir une alerte, les trois contacts entendent désormais en direct le son et les conversations autour de l’appareil. Une bande enregistrée et stockée pendant sept jours, pour une utilisation éventuelle devant les tribunaux.
Une innovation « malheureusement utile »
Surtout, App-Elles est pourvu d’un nouveau mode de déclenchement, à partir d’un bracelet d’alerte connecté. D’autres fonctionnalités vont être développées, comme l’alerte à partir d’un casque audio… Une innovation « malheureusement utile »,souligne Christelle Morançais, présidente du conseil régional, qui va acquérir 2 000 des 10 000 bracelets diffusés.
Une aide de 30 000 € de la Région, pour une opération de 150 000 €
Ils seront distribués dans les cinq départements par des associations d’aide aux victimes. Soit un soutien de 30 000 € pour une opération de 150 000 €, bénéficiant aussi d’un financement participatif avec la plateforme helloasso. Les particuliers peuvent réserver leur bracelet pour 15 €. « Le numérique, note Diariata N’Diaye, se met au service de la lutte contre les violences, au lieu d’’être un outil d’oppression comme le cyber-harcèlement. »