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Soit le nombre actuel de caméras braquées sur des points stratégiques : le centre-ville de Metz principalement, le quartier de Borny, le quartier de la Patrotte et les bâtiments publics. Entre sept et huit caméras supplémentaires devraient être déployées cette année : places Mandela et des Charrons, En-Fournirue, place de la Comédie, au centre des congrès dans le quartier de l’Amphithéâtre et rue Dupont-des-Loges. Mais leur coût d’implantation mérite réflexion.

10 000

L’installation d’une seule caméra coûte cher, « entre 10 000 et 12 000 € », selon le lieutenant Bruno Szalamacha, responsable du poste de commandement de la police municipale de Metz. La raison ? Chaque caméra requiert une infrastructure réseau lourde.

Toutes sont en effet reliées par des cordons de fibre optique au Centre de supervision urbaine (CSU) de Metz qui se trouve dans les locaux de la police municipale.

Ces connexions filaires, en réseau fermé, sécurisent les installations et évitent leur piratage. À moins de brancher une dérivation directement sur les câbles, il est normalement impossible d’en intercepter les communications et d’en voler les flux d’informations.

« Pour l’instant, les connexions hertziennes ou Wi-Fi ne sont pas sûres du tout. Il est donc exclu d’utiliser ces technologies. On est dans des données très confidentielles qu’il faut protéger au mieux », indique Sébastien Koenig, adjoint en charge de la sécurité publique à la municipalité de Metz.

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Mieux équipés que leurs collègues de la police nationale, les policiers municipaux messins disposent d’une véritable tour de contrôle fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Quinze chefs de poste s’y relaient sous le commandement du lieutenant Bruno Szalamacha. Huit agents sont affectés à l’observation d’une petite dizaine d’écrans eux-mêmes fractionnés en une mosaïque de fenêtres ouvertes sur la ville.

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En jours, la durée durant laquelle les vidéos sont conservées. Le stockage se fait sur disque dur. Passé ce délai, l’autorité municipale doit s’assurer que les enregistrements sont détruits et irrécupérables.

200 000

200 000 €, c’est la somme investie en 2017 par la ville de Metz dans sa vidéoprotection.

La police municipale a remis à niveau son logiciel et lui a ajouté des fonctionnalités. Elle a aussi été dotée d’une nouvelle baie de brassage. Techniquement, il s’agit d’un poste d’interconnexion dans lequel arrivent les fils reliés aux caméras, un peu comme un central téléphonique.

600

Observer des points à 600, voire 700 mètres en haute définition. C’est ce que permet la technologie numérique aujourd’hui. Metz est en train d’y passer.

La collectivité remplace graduellement ses caméras analogiques aux images de piètre qualité par des caméras numériques dont les capacités sont sans commune mesure avec les anciens appareillages.

Le numérique, adossé à un logiciel performant, permet, par exemple, la reconnaissance faciale, mais aussi de fixer la silhouette d’un individu et de la suivre d’un bout à l’autre de la chaîne de caméras.

Joindre la police municipale de Metz : 03 87 55 84 84

N’importe qui peut demander à consulter des images de lui-même. Il suffit de nous en faire la demande au poste de la police municipale. C’est un droit qui peut être exercé dans un cadre restrictif : on ne peut pas visionner des images pour espionner quelqu’un d’autre.

Lieutenant Bruno Szalamacha, Responsable du poste de commandement de la police municipale de Metz

« Le point d’entrée de tous les problèmes de la commune »

Lieutenant Bruno Szalamacha, responsable du poste de commandement de la police municipale de Metz
Photo Gilles WIRTZ
Lieutenant Bruno Szalamacha, responsable du poste de commandement de la police municipale de Metz Photo Gilles WIRTZ

Qui a accès aux enregistrements ?

« Nos agents assermentés et la justice sur réquisition. Chaque citoyen peut aussi demander à visionner les images qui le concernent directement. C’est inscrit dans la loi, mais très encadré. On ne peut pas fournir une copie d’un enregistrement. Les images sont consultables chez nous. De son côté, la police nationale a nos images à disposition, mais pas nos enregistrements. »

Est-ce que vous pouvez verbaliser directement à partir des images ?

« En théorie, c’est possible. Un arrêté municipal le prévoit. Mais, en pratique, nous recourrons très peu à ce procédé. C’est peu pratiqué, sauf dans des cas extrêmes. Le plus souvent, nous envoyons une patrouille sur place. »

Plus largement, le Centre de supervision urbaine (CSU) est bien une sorte de tour de contrôle de la ville avec ses aiguilleurs et ses contrôleurs…

« C’est le point d’entrée de tous les problèmes de la commune. Le plus compliqué à gérer, ce sont les bornes d’appel pour pénétrer sur le plateau piétonnier. Ça donne parfois lieu à des négociations tendues. Sinon, nous centralisons aussi les alarmes des bâtiments publics, nous recueillons des informations sur les petits et gros incidents et nous servons même de standard pour Allô Mairie le week-end et les jours fériés, de 8 à 18h. Cette centralisation est efficace puisque nous avons une vision d’ensemble du fonctionnement de la ville. Si un problème survient, on peut alerter les sapeurs-pompiers, la police nationale ou les services d’entretien. Nos bornes d’appel peuvent aussi servir de borne de secours, il faut le savoir. »

Thierry FEDRIGO