Videosurveillance : Charenton accélère
Les 13 caméras de la résidence Bobillot-Sellier, soit 650 logements, sont désormais reliées au centre de surveillance urbaine de la police municipale de Charenton.
C’est une première. Depuis début janvier, les images des caméras de vidéosurveillance du bailleur social Valophis Habitat de la résidence Bobillot-Sellier sont diffusées au centre de surveillance urbaine de la police municipale de Charenton, et si besoin, vers le commissariat de la police nationale.
Des concertations avec les habitants ont été menées en 2017 pour parvenir à la signature de la convention entre la municipalité, le bailleur social et la préfecture du Val-de-Marne, début janvier. « Avec cette convention, nous créons un précédent qui va permettre d’améliorer la tranquillité des résidents. C’est une mesure de prévention et non un dispositif curatif », assure le maire (LR) de Charenton-le-Pont, Hervé Gicquel.
C’est la résidence Bobillot-Sellier, située près du pont Nelson-Mandela, qui servira de terrain d’expérimentation. « Il n’y a pas de problèmes particuliers dans cette résidence. Nous avons fait ce choix car avec 650 logements répartis sur trois grands îlots, on peut considérer qu’il s’agit d’une petite ville dans la ville », explique le maire.
Ouverture du flux vidéo
En 2016, 13 caméras sont installées par Valophis Habitat dans les parties communes de la résidence (cours intérieures, pieds d’immeubles).
A la demande de la ville, le bailleur social a mis en place depuis le début de l’année des liaisons vidéo avec les services municipaux, sur demande. Casse de voitures, dégradations… Les images peuvent aider les forces de l’ordre dans leurs enquêtes mais peuvent aussi servir aux assurances des locataires pour prouver des dégradations.
En cas d’incident plus grave, le flux vidéo peut être ouvert afin de surveiller en direct une zone d’intérêt pour la police.
« La présence de caméras dissuade des actes malveillants, même si cela ne suffit pas à la stopper », estime Farid Bouali, directeur général adjoint de Valophis Habitat, pour qui « la vidéo est un outil en complément de dispositifs plus larges ».
« Nous sommes souvent interpellés par les amicales des locataires pour renforcer la tranquillité des immeubles. On commence par renforcer l’éclairage ou le contrôle des accès avant d’envisager l’installation de caméras de surveillance », poursuit-il.
Gros budgets
Question investissement, aucun chiffre ne circule mais il s’agit de « gros budgets », affirme Valophis Habitat. Le bailleur social anticipe désormais en installant des caméras dès la construction des nouveaux ensembles de logements ou lors de la réhabilitation des immeubles.
« On ne pensait pas être amené un jour à installer des caméras ailleurs que dans les parkings mais cela permet de prévenir des squats dans les halls d’immeubles ou d’empêcher tout stationnement gênant pour les accès pompiers, par exemple », précise Farid Bouali. Dans le Val-de-Marne, Valophis a installé 1.400 caméras dans des parkings souterrains.
Pour la municipalité, l’association avec un des trois plus importants bailleurs sociaux de la ville (avec 3F et Emmaüs) permet de réaliser un maillage du territoire pour éviter tout risque de déplacement de la délinquance.
Depuis plus de cinq ans, la ville, qui compte à ce jour 70 caméras sur la voie publique, s’est lancée dans une politique de déploiement de la vidéosurveillance. « En 2018, nous allons donner un coup d’accélérateur à ce programme », promet le maire.
La durée légale d’enregistrement est limitée par la loi à 30 jours.
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