Villerupt Armement de la police municipale : le débat
Certains habitants ont vraiment du mal à comprendre ce besoin qu’ont les policiers municipaux à porter une arme létale, c’est-à-dire pouvant entraîner la mort, comme un pistolet par exemple, que ce soit dans des communes « très calmes comme Villerupt », comme la qualifie Didier, ou ailleurs. D’autres sont pour, comme Daniel Onyszczuk, conseiller municipal d’opposition aux côtés de Bruno Guillotin. Parce que les élus n’échappent pas à ce débat et l’ont montré lors de la dernière séance à l’hôtel de ville. « Oui, c’est vrai, je ne me suis jamais fait agresser physiquement. Mais verbalement, oui. Il y a un sentiment d’insécurité chez certains qu’on ne peut nier. Et puis j’ai regardé le stationnement place Jeanne-d’Arc : certaines voitures ne bougent pas pendant des heures ! »
Ce à quoi le maire Pierrick Spizak a répondu : « Armer une police pour des voitures mal garées ? Ce n’est pas sérieux. Quant à ce sentiment d’insécurité, il n’est basé sur aucun chiffre, aucune étude. Il s’appuie sur ce qu’on peut parfois lire sur les réseaux sociaux. Oui, il y a un point de deal connu au niveau du centre et qui fait mauvaise presse. Mais sur place, on a des jeunes qui veulent s’en sortir. Et de toute façon ce n’est pas la mission d’une police municipale. En dehors de ça, on a des cambriolages, comme partout, et c’est à peu près tout. On peut se promener tranquillement à Villerupt. »
Priorité au commissariat
D’autant que, pour Pierrick Spizak, « les agents ont des armes de défense. Et j’avais demandé combien de fois ils sortaient leurs gazeuse par an. Le résultat était clair : zéro. Alors quel besoin de pistolet ? Sans parler du coût pour la collectivité. Cela nécessiterait des armes, des pièces réservées, des armoires pour les ranger, des formations à mettre en place, etc. » Pour le maire, il n’y a pas donc pas de raison d’armer la police municipale, et ce même si, du coup, les candidats à ce service sont plus rares. « On a toujours des postes ouverts mais peu de personnes viennent, et notamment en raison de notre réflexion sur l’armement. Mais on ne bougera pas sur ce point, car si on le fait, le commissariat fermera. Et nous voulons que ce dernier soit pérennisé, avec des effectifs. »
Quant à l’avenir… « Si plus tard un besoin se faisait ressentir, ce serait un choix politique, idéologique. Et ce serait, je pense, aux habitants à décider. Car ce sont eux qui seraient les premiers concernés. Les armes ne rassurent pas tout le monde, bien au contraire. Et tout le monde peut déraper dans une vie, moi le premier. Je ne veux pas être responsable d’une bavure ou d’un drame. Je préfère largement faire de la médiation (lire par ailleurs). »