Violences conjugales : 5 mois de prison pour l’ex-conjoint
Hier, un jeune homme prévenu de violences conjugales a été condamné à cinq mois de prison à l’issue d’une audience en comparution immédiate. Le tribunal n’a toutefois pas délivré de mandat de dépôt à son encontre. Il est donc ressorti libre de la salle d’audience. Sa peine fera l’objet d’un aménagement dont la forme dépendra du juge d’application des peines devant lequel il doit être convoqué prochainement.
En revanche, le sursis dont il bénéficiait d’un premier jugement datant de 2016 a été totalement révoqué à l’audience d’hier. Et une partie de ce même sursis avait déjà été partiellement révoquée lors d’un second jugement prononcé le 1er août 2017. Lors de cette dernière audience, précisons qu’il avait été relaxé des accusations de violences conjugales. Néanmoins, le jeune homme avait quand même reconnu s’être introduit dans la demeure de son ex-épouse en commettant des dégradations. C’est pourquoi le jugement du 1er août comportait aussi une injonction : celle qui l’obligeait à ne pas s’approcher du domicile de son ex-compagne.
Pas de mandat de dépôt délivré
Des faits qui ressemblaient à ceux dont il était prévenu, hier, devant les magistrats carcassonnais. Le lundi 18 septembre, à Belpech, vers 6 h du matin, il se serait en effet de nouveau introduit dans le domicile de son ex.
Porte enfoncée, vitre de fenêtre cassée…
Il s’en serait même pris à l’amie que son ex hébergeait temporairement et qui dormait dans une chambre. Le prévenu l’aurait frappée, croyant – à cause de l’obscurité – qu’il s’agissait d’un homme et donc du nouveau compagnon de son ancienne compagne. Hier à l’audience, le jeune homme a nié les faits, arguant qu’il se trouvait sur son lieu de travail dans le Lot (à un peu moins de 300 km de Belpech).
Problème : dans son usine, un cadre et un collègue ne l’ont pas vu ce jour-là. Le prévenu a alors expliqué à la présidente qu’il avait pris son travail avec une demi-heure de retard, spécifiant que l’on pouvait vérifier la chose : «A l’entrée de l’usine il y a une caméra.» Dans sa plaidoirie, la partie civile a demandé au tribunal d’entrer en voie de condamnation car «il y a des précédents, et surtout un enfant qui, désormais, a peur de son père». Juste avant, la procureure avait demandé la prison, craignant elle aussi pour l’enfant, et se basant sur l’un des témoins de l’affaire, en l’occurrence l’amie qui dit avoir reconnu son agresseur.
«Sur une fenêtre, il y a une empreinte, mais ce n’est pas celle de mon client», a lancé l’avocat de la défense. «D’ailleurs, les gendarmes n’ont effectué aucun relevé d’empreintes sur les lieux, ce qui est une carence. Et ils n’ont pas vérifié les déclarations de mon client sur son alibi, posant même aux victimes des questions dont les réponses s’imposaient. Je cite : «L’agresseur vous semblait-il alcoolisé ?» Réponse : «oui». «Drogué ? Oui…» etc.»
L’ex-conjoint a quand même été déclaré coupable.